Le pétrole monte mais l'offre demeure surabondante
Vers 17H10 GMT (18H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 54,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,43 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Vers 11H00 GMT, la référence européenne du brut a atteint son plus haut niveau en quatre semaines à 55,62 dollars le baril.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,14 dollar à 49,38 dollars.
La grève lancée par le syndicat United Steelworkers (USW) aux États-Unis a fait grimper en flèche les prix du pétrole dans la matinée, selon plusieurs analystes. La demande de produits pétroliers, et notamment d'essence, a augmenté les marchés spéculant que la grève pourrait affecter 10% de la capacité de raffinage américaine.
Les prix du brut ont fortement augmenté pour la deuxième session consécutive, la grève des raffineries aux États-Unis s'étant traduite par des spéculations sur le fait que la production (de produits pétroliers) pourrait être impactée, confirmait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Matt Smith de Schneider Electric notait cependant que les raffineries devraient fonctionner normalement, considérant l'information désormais digérée.Les analystes d'IG voyaient dans le rebond du pétrole des signes d'espoir, mais tempéraient les ardeurs du marché en disant que les opérateurs pariant sur une hausse des prix du pétrole devraient modérer leur enthousiasme.
Il y a pléthore de mauvaises nouvelles dans le marché du pétrole et n'importe quelle bonne nouvelle va entraîner un rebond de court terme, notait-on chez IG.
Mais le sentiment reste baissier sur les marchés du pétrole, la surabondance d'offre pesant toujours sur les cours, même si la baisse du nombre de plateformes pétrolières en activité aux États-Unis a été positivement accueillie.
Il y avait 94 plateformes pétrolières actives de moins la semaine dernière, ce qui représente la plus forte chute sur une semaine depuis que le début des statistiques en 1987, notaient les analystes de Commerzbank.
D'après la banque allemande, la baisse a été attribuée pour les deux tiers à un déclin du nombre de plateformes horizontales, celles utilisées pour extraire le pétrole de schiste.
La plupart des observateurs du marché ont été surpris par l'échelle du déclin, et pensent que la production américaine devrait sans doute baisser, soulignaient les analystes.
Les analystes de Morgan Stanley soulignaient cependant que la baisse du nombre de plateformes pétrolières aux États-Unis n'est pas forcément synonyme d'une réduction de la production.
Le déclin du nombre de plateformes peut paraître impressionnant mais lorsqu'on regarde les chiffres, ce sont les plateformes à faible production qui ont été fermées, précisait-on chez Morgan Stanley.
Mais la banque d'affaires notait tout de même que quelques bonnes plateformes ont été perdues avec les mauvaises, notamment en raison d'une hausse des coûts de fret ferroviaires d'or noir.