Pétrole et Ukraine: rouble et Bourse de Moscou chutent
Vers 16H20 GMT, le dollar montait à 66,27 roubles contre 64,23 roubles vendredi soir et l'euro à 74,65 roubles contre 72,09 roubles. La monnaie russe a perdu 16% face au dollar depuis le début de l'année, après un effondrement de 41% en 2014.
A la Bourse de Moscou, l'indice RTS (libellé en dollars) a fini en dégringolade de 4,83%.
Si les marchés russes ont pâti d'un nouvel accès de faiblesse des cours du pétrole, qui représentent avec le gaz la majorité des revenus budgétaires de la Russie, ils ont surtout réagi à une escalade de la violence dans l'Est de l'Ukraine, selon les analystes d'Alfa Bank.
Après un week-end sanglant, avec notamment 30 morts dans la ville portuaire de Marioupol, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU était convoquée lundi et une réunion des chefs de la diplomatie de l'UE jeudi.
Si les séparatistes gagnent du terrain, les Etats-Unis et l'Allemagne vont de nouveau plaider pour des sanctions plus fortes et plus larges, a estimé l'économiste Charles Robertson de Renaissance Capital.D'ores et déjà, Barack Obama a promis d'accroître la pression sur la Russie, accusée par Kiev et Washington de soutenir militairement les séparatistes de l'Est de l'Ukraine.
Il n'est plus question d'un assouplissement des sanctions, mais à l'inverse on parle de durcissement, résume le journal russe Kommersant, qui cite des sources diplomatiques américaines évoquant une exclusion de la Russie du système interbancaire Swift.
Une telle décision, évoquée depuis des mois par la presse russe mais jamais appliquée, reviendrait à placer Russie et Etats-Unis au bord de la guerre, a estimé à Davos vendredi Andreï Kostine, directeur général de la banque publique VTB.
Les sanctions économiques ont déjà provoqué des fuites de capitaux de Russie record depuis la chute de l'URSS en 2014 à plus de 150 milliards de dollars.
L'effondrement de la monnaie s'est déjà traduit par une envolée des prix, le taux annuel d'inflation dépassant déjà 11%.
Les autorités russes ont déjà prévenu que la chute des cours du pétrole et les sanctions occidentales pourraient se traduire en 2015 par une chute du produit intérieur brut atteignant 5%.
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