Pakistan: la pénurie de pétrole risque d'affecter la note de crédit
Le pays des purs traverse la pire crise énergétique de son histoire moderne avec un rationnement du gaz naturel, des coupures de courant à répétition, dont l'une a affecté 80% du pays ce weekend, et une pénurie récente de pétrole ayant ulcéré l'industrie et les automobiliste.
Au Pakistan, le gouvernement vend l'électricité moins chère qu'il ne la paye. Plus les autorités vendent de l'électricité, produite en grande dans des centrales au fioul ou au gaz, plus elles s'endettent et moins elles peuvent rembourser les compagnies qui détiennent ces centrales.
Du coup, ces entreprises peinent à payer leur propre approvisionnement énergétique. La pénurie récente de pétrole a ainsi débuté lorsque l'entreprise publique PSO (Pakistan State Oil) manquait de fonds pour importer du brut au moment où la demande intérieure bondissait en raison de la baisse des cours mondiaux.
Pour résorber cette crise, le gouvernement a annoncé une hausse de ses importations de brut, mais sans régler ce problème structurel de dette circulaire, ce qui risque d'accroître la pression sur son budget et sa balance de paiement et donc sa solvabilité, souligne Moody's.
Et ce alors que le Fonds Monétaire international (FMI), qui a donné le feu vert en septembre 2013 à un plan d'aide triennal de 6,6 milliards de dollars, exige une série de réformes dans le secteur énergétique en échange de ses versement à Islamabad.L'agence Moody's avait relevé, de négatif à stable, son évaluation du Pakistan en juillet en raison justement des premières réformes mises en oeuvre par le gouvernement, mais ce diagnostique pourrait changer si la déficit du pays se creuse pour tenter de régler à court terme la pénurie d'énergie.
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