Le pétrole remonte, dopé par des achats à bon compte
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 48,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 82 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance valait 46,99 dollars, en progrès de 52 cents par rapport à la clôture de mardi.
Les cours de l'or noir sont erratiques depuis le début de l'année mais les sursauts ponctuels sont souvent d'ordre technique ou dus à des achats à bon compte, la tendance baissière risquant de reprendre, selon des analystes.
Le prix du baril, qui a plongé d'environ 60% depuis juin, a fortement décroché mardi après la révision à la baisse des projections de croissance mondiale du Fonds monétaires international (FMI). Quelques jours après un rapport semblable de la Banque mondiale, le FMI a prévenu que la chute des cours ne suffirait pas à soutenir durablement l'économie mondiale, freinée par des faiblesses persistantes en zone euro et un ralentissement chinois sans précédent depuis 25 ans.
A court-terme, les perspectives restent négatives au vu de l'abondance d'offre sur le marché. Nous prévoyons de nouvelles baisses des prix dans les semaines à venir, même si des fluctuations dans les deux sens pourraient ponctuellement intervenir, prévenaient les experts de Commerzbank.Le surcroît d'offre sur le marché est en partie dû à la révolution du gaz de schiste aux États-Unis, qui a entraîné une augmentation massive de la production chez le premier consommateur mondial d'or noir. Mais la glissade des prix rend certains projets moins rentables et les entreprises du secteur ont annoncé une série d'abandon et des suppressions d'emploi, notamment dans leurs opérations américaines.
Mercredi, le géant minier anglo-australien BHP Billiton a annoncé qu'il allait arrêter d'exploiter 40% de ses plateforme de pétrole de schiste aux États-Unis. En un mois, les trois premiers acteurs mondiaux dans les services à l'industrie pétrolière (Schlumberger, Halliburton et Baker Hughes) ont annoncé un total de 17.000 suppressions d'emplois.
Le ministre irakien du pétrole, Adel Abdel Mehdi, a toutefois affirmé mercredi que la surproduction mondiale de pétrole, qu'il a estimée à 2,5 millions de barils par jour, pourrait se résorber avec le départ du marché de certains producteurs, particulièrement dans le domaine coûteux du pétrole de schiste.
Nous estimons que les prix du pétrole ont atteint un plus bas et il serait difficile qu'ils baissent encore plus, a-t-il déclaré lors d'une conférence énergétique à Koweït.
L'Irak est l'un des principaux pays producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le cartel avait accentué la chute des cours en novembre en décidant de maintenir inchangé son plafond de production. Certains pays de l'Opep, comme le Venezuela, voudrait que le cartel décide de réduire sa production pour soutenir les cours, mais plusieurs de ses membres influents, comme l'Arabie Saoudite, ne veulent pas en entendre parler.