Le pétrole baisse, toujours plombé par une demande terne et une offre abondante
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 48,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février (c'est le dernier jour d'échange pour ce contrat) perdait 1,97 dollar à 46,72 dollars, par rapport à la clôture de vendredi. Les marchés américains étaient restés fermés lundi pour le jour férié aux États-Unis en l'honneur de Martin Luther King.
Le marché pétrolier est bloqué depuis plusieurs séances sous la borne des 50 dollars. Il est en mode pause et on ne sait pas trop ce qu'il attend, observait Dembik Christopher, économiste chez Saxo Bank.
Les bons chiffres chinois publiés ce matin, qui pourraient corroborer l'idée d'une hausse de la demande énergétique de la part de l'Empire du Milieu dans les mois à venir, ont à peine fait bouger les cours de l'or noir, remarquait-il.
La Chine a vu sa croissance économique ralentir fortement à 7,4% en 2014, glissant à un niveau plus vu depuis près d'un quart de siècle, après les 7,7% enregistrés en 2013. Il s'agit de la plus faible croissance annuelle du géant asiatique depuis 1990, année ayant suivi la répression du mouvement Tiananmen, mais elle est supérieure à ce qu'attendaient les économistes.
En outre, le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de croissance. Faisant à peine mieux qu'en 2014, le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait plus progresser que de 3,5% en 2015 et de 3,7% en 2016, marquant dans les deux cas un repli de 0,3 point par rapport aux projections d'octobre de l'institution de Washington.
La chute des prix du pétrole ne suffira pas à soutenir durablement l'économie mondiale, freinée par des faiblesses persistantes en zone euro et par le ralentissement chinois, a estimé le FMI.
Dans l'ensemble, si les prévisions économiques continuent à baisser et font soupçonner un recul de la demande de matières premières, en l'absence d'indications sur une réduction de la production, il est probable qu'il y aura un risque de nouveaux records à la baisse sur le marché pétrolier avant qu'on puisse envisager une stabilisation des prix, jugeait Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.
Pour l'avenir, il y a peu de chance d'assister à un rebond durable à court terme compte tenu de l'excédent considérable de l'offre, abondaient les analystes de Commerzbank.
D'ailleurs, cette situation tendait à s'aggraver, avec notamment des niveaux record de production en Iran et une hausse de la production en Irak qui venaient s'ajouter à l'excédent d'offre déjà observé, notaient des analystes.
L'Iran et l'Irak sont deux des plus gros pays producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), alors que le cartel a accentué la chute des cours en novembre en maintenant son plafond de production inchangé.
Les analystes ne cessent ainsi de revoir à la baisse leur prévisions. Moody's a dernièrement abaissé ses prévisions de prix pour le Brent à 55 dollars en 2015 et à 65 dollars en 2016, et pour le WTI à 52 dollars en 2015 et 62 dollars en 2016.
Nous ne voyons aucun élément à court terme susceptible de modifier l'équation entre la demande et l'offre, a commenté l'agence d'évaluation financière.