Frets maritimes: les frets secs sous pression, les pétroliers restent fermes
Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini vendredi à 741 points contre 709 points une semaine auparavant.
Mais le BDI peine à rebondir, lesté par les tarifs des bateaux de taille moyenne qui restent sous la pression d'une activité généralement lente en début d'année, avant le début de la saison céréalière en mars.
Les capesizes, navires forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, ont eux connu une meilleure semaine.
Le Baltic Capesize Index 2014 (BCI 2014), qui compile les tarifs de la catégorie de navires "Capesize", a terminé la semaine à 620 points contre 311 points une semaine auparavant, son plus bas niveau depuis la création de l'indice l'année dernière."La semaine a commencé sur un pied plus ferme pour les capesizes, aidés par une augmentation de la demande dans le bassin Atlantique qui s'est traduite par des tarifs plus élevés pour les bateaux disponibles à l'affrètement en Europe", notaient les experts de Fearnleys.
Mais les réservations de navires pour le transport de minerais de fer entre le Brésil et la Chine, restent peu nombreuses.
Cette route est très prisée des armateurs car, étant plus longue, elle permet aux bateaux de rester employés sur une période étendue, ce qui est apprécié dans un marché où il y a généralement trop de bateaux par rapport aux chargements.
Dans ce contexte, malgré son rebond sur la semaine, l'indice reste sous pression.
Le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par des navires de la catégorie "Panamax" a terminé en légère baisse vendredi à 759 points contre 764 points une semaine auparavant.
De leur côté, les tarifs d'affrètement des pétroliers sont restés fermes, même si l'activité a connu un léger ralentissement, notamment entre le Moyen-Orient et la Chine, les navires pour le transport des chargements de janvier ayant déjà tous été réservés, selon les analystes du courtier MJLF.
Mais les chargements de février commencent à émerger sur le marché, et les armateurs continuent à demander des taux plus élevés, galvanisés par la demande de bateaux pour le stockage de brut.
"Le sujet du jour est l'intérêt énorme pour les VLCC (Very Large Crude Carriers, grands pétroliers) pour le stockage de brut afin de profiter du report actuel des prix du pétrole (lorsque les prix du brut dans le futur sont plus élevés que les prix physiques actuels, NDLR). Autour de 20 navires ont récemment été réservés à cette fin", ont noté les analystes de Fearnleys.
Une fois que les réserves sur terre sont pleines, les opérateurs de marché cherchent à entreposer le brut en mer pour faire des bénéfices en revendant plus tard et à meilleur prix, des barils achetés à bas prix.
Le mauvais temps en Méditerranée et en mer Noire, causant la fermeture de certains ports et des retards plus importants pour le passage des détroits turques, a également contribué à tirer les tarifs des pétroliers transportant du brut vers le haut.
L'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur dix-sept routes de transport de pétrole brut, a ainsi fini vendredi à 950 points contre 885 points la semaine précédente.
Les tarifs des transports de produits pétroliers sont restés stables, mais l'activité pourrait commencer à ralentir dans le bassin Atlantique, les chargements se faisant moins nombreux à cause de la saison de maintenance des raffineries aux États-Unis et en Europe.
Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a terminé à 740 points vendredi, contre 739 points sept jours auparavant.