Yémen: une province menace de stopper la production de pétrole
Les compagnies pétrolières de Chabwa vont cesser la production à partir de minuit si le chef de cabinet (du président yéménite), Ahmed Awad ben Moubarak, n'est pas libéré, a déclaré le gouverneur Ahmed Ali Belhaj.
Selon lui, cette décision vise à exprimer la solidarité de la province avec M. ben Moubarak, originaire de Chabwa et enlevé samedi à Sanaa par la puissante milice chiite d'Ansaruallah. L'homme représentait le sud au Dialogue national organisé pour élaborer un projet de nouvelle Constitution.
Les opérations du terminal gazier de Balhaf, situé dans la province de Chabwa, seront également interrompues, a averti le gouverneur.
Chabwa a trois champs pétrolifères qui produisent quelque 50.000 barils par jour.
Des sources industrielles ont confirmé que les compagnies opérant à Chabwa avaient reçu l'ordre d'arrêter la production dimanche à minuit si le chef du cabinet présidentiel n'était pas libéré.L'enlèvement du directeur de cabinet du président Abd Rabbo Mansour Hadi porte un nouveau coup à des autorités extrêmement affaiblies dans un Yémen déchiré par des violences.
Ansaruallah cherche ainsi à faire pression pour changer le projet de Constitution dans lequel elle s'oppose à la création d'un Yémen fédéral composé de six régions.
L'enlèvement est intervenu avant une réunion samedi du secrétariat du Dialogue national, que préside M. ben Moubarak, et qui a joué un rôle dans l'élaboration du projet de Constitution.
La réunion était consacrée à la présentation du projet de Loi fondamentale.
Des représentants de la milice chiite et de son allié, l'ancien président Ali Abdallah Saleh, ont quitté la réunion pour signifier leur refus du projet de Constitution.
Le président Hadi a du mal à asseoir son autorité depuis que les miliciens chiites d'Ansaruallah sont entrés dans Sanaa fin septembre.
Ces miliciens ne cessent depuis de vouloir étendre leur influence à d'autres régions du pays, multipliant les arrestations et les interventions dans le travail des autorités en prétextant vouloir lutter contre la corruption.