Le brut poursuit son rebond, aidé par un affaiblissement du dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 112,25 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 2,15 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,77 dollar à 99,47 dollars.
"L'euro a rebondi aujourd'hui face au dollar, apportant un soutien aux marché pétrolier et permettant aux prix de se ressaisir" après leur chute de plus de 2 dollars lundi, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Face à un euro revigoré, la dépréciation du dollar rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les prix du pétrole continuent d'aller et venir au gré des fluctuations du dollar, et cherchent une direction auprès des autres marchés. Le marché du pétrole reste en pause" observait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital, notant que les volumes d'échanges à Londres étaient "relativement bas".
Par ailleurs, les prix restaient "portés en partie par les commentaires de (la banque américaine) Goldman Sachs, qui a relevé lundi à 120 dollars, contre 105 dollars auparavant, sa prévision du prix du baril fin 2011", rapportait Mme Sokou.
La banque d'affaires américaine Goldman Sachs, acteur très influent sur les marchés financiers, table sur un baril de Brent à 130 dollars d'ici à douze mois. De son côté, la banque Morgan Stanley a fait passer sa prévision de prix moyen en 2012 de 105 à 130 dollars.
Goldman Sachs a justifié ce relèvement de ses prévisions par un rétrécissement attendu du marché "en raison du manque persistant de la production libyenne et de la diminution des capacités de production non utilisées de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)", rapportait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
L'Opep se réunit en juin à Vienne, mais de nombreux analystes s'attendent à ce qu'elle maintienne ses quotas de production à leur niveau actuel.
"Il est peu probable qu'ils (les membres de l'Opep, ndlr) décident d'accroître leur production, et cela devrait de toute évidence contribuer à limiter la récente chute des cours du brut" en exacerbant les tensions sur l'offre, remarquait Andrey Kryuchenkov.
Mais les inquiétudes sur la solidité de la reprise économique mondiale et de la demande énergétique des principaux consommateurs de brut (Chine et Etats-Unis) ne devraient pas pour autant s'estomper.
"L'aversion pour le risque devrait continuer de dominer les échanges (dans les prochains jours), le marché guettera les nombreux indicateurs macroéconomiques et continuera de s'inquiéter pour la crise des dettes en zone euro", avertissait M. Kryuchenkov.