Le brut rebondit grâce au dollar, les inquiétudes économiques pèsent
Vers 10h30 GMT (12h30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 111,49 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 1,39 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,37 dollar à 99,07 dollars.
Après avoir chuté de plus de deux dollars la veille, sur fond de regain d'angoisse sur les marchés face à la crise budgétaire en zone euro, les cours du baril regagnaient du terrain mardi à la faveur d'une dépréciation du billet vert, qui rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les prix du pétrole continuent d'aller et venir au gré des fluctuations du dollar, et cherchent une direction auprès des autres marchés. Le marché du pétrole reste en pause" observait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital, notant que les volumes d'échanges à Londres étaient "relativement bas".
Le relèvement par la banque américaine Goldman Sachs, acteur majeur des marchés des matières premières, de ses prévisions sur les cours du brut contribuait par ailleurs à soutenir le marché.
"Goldman Sachs table sur un baril de Brent à 130 dollars d'ici à douze mois" et a justifié ce relèvement de ses prévisions par un rétrécissement attendu du marché "en raison du manque persistant de la production libyenne et la diminution des capacités de production non utilisées de l'OPEP (Organisation des pays producteurs de pétrole)", rapportait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
L'OPEP se réunit en juin à Vienne, mais de nombreux analystes s'attendent à ce qu'elle maintienne ses quotas de production à leur niveau actuel.
"Il est peu probable qu'ils décident d'accroître leur production, et cela devrait de toute évidence contribuer à limiter la récente chute des cours du brut" en exacerbant les tensions sur l'offre, remarquait Andrey Kryuchenkov.
Mais les inquiétudes sur la solidité de la reprise économique mondiale et de la demande énergétique des principaux consommateurs de brut (Chine et Etats-Unis) ne devraient pas pour autant s'estomper.
"L'aversion pour le risque devrait continuer de dominer les échanges (dans les prochains jours), le marché guettera les nombreux indicateurs macroéconomiques et continuera de s'inquiéter pour la crise des dettes en zone euro", avertissait M. Kryuchenkov.
Les chiffre des importations chinoises ont fait état mardi d'un plafonnement de la demande chinoise de pétrole brut en avril, mais d'une robuste consommation de produits pétroliers.
Cette publication était de nature à rasséréner quelque peu les opérateurs, alors que l'indice PMI de la banque HSBC a témoigné lundi d'un ralentissement de la croissance de l'activité manufacturière de la Chine en mai, à son plus bas niveau en dix mois.