Canada: la chute du pétrole ne menace pas l'excédent budgétaire
Les temps sont durs pour le secteur énergétique, mais il n'y a pas de raison d'être pessimiste, a affirmé Joe Oliver, jugeant inévitable à terme une remontée des prix.
En novembre dernier, M. Oliver avait révisé à la baisse ses prévisions pour l'année budgétaire en cours et la suivante, invoquant la chute des prix du pétrole ainsi que des baisses d'impôts annoncées par son gouvernement.
Il avait prédit un léger déficit de 2,9 milliards de dollars canadiens pour cette année et un excédent de 1,9 milliard de dollars en 2015-2016. Ces prévisions étaient toutefois basées sur un prix de 81 dollars le baril pour le brut de référence américain.
La marge de manoeuvre du gouvernement sera aussi réduite par des baisses d'impôts totalisant 27 milliards de dollars sur six ans, annoncées l'automne dernier en prévision des élections législatives fédérales d'octobre prochain.
Mais pour le ministre des Finances, le gouvernement est en bonne voie de parvenir à l'équilibre budgétaire pour l'année budgétaire 2015-2016.M. Oliver a comparé la chute actuelle des prix du pétrole, passés d'environ 100 dollars le baril l'an dernier à moins de 50 dollars en ce moment, à une baisse d'impôts pour les automobilistes.
La réduction des coûts de l'énergie profitera également aux secteurs de la fabrication et du transport, qui deviendront plus concurrentiels du fait aussi de la faiblesse actuelle du dollar canadien face au dollar américain.
En revanche, les profits des sociétés pétrolières seront affectés, les investissements de capitaux seront réduits et les paiements de redevances chuteront, tout comme les recettes fiscales des gouvernements, a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Joe Oliver a repoussé au mois d'avril la présentation du budget, invoquant l'instabilité actuelle sur les marchés et le besoin de disposer de toute l'information possible avant de prendre des décisions finales. Le budget canadien est habituellement présenté en février ou en mars.