Le pétrole tente un rebond malgré les commentaires de membres de l'Opep
Vers 17H30 GMT (18H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,17 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,53 dollars par rapport à la clôture de lundi. En fin de matinée, la référence européenne du brut est tombée à un nouveau plus bas depuis mars 2009, 46,39 dollars le baril.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 59 cents à 45,48 dollars. Le WTI a atteint mardi son minimum depuis mars 2009, à 44,20 dollars.
Les investisseurs observaient avec une angoisse accrue le plongeon quasi-ininterrompu des cours du pétrole, au lendemain de la révision en baisse de leurs prévisions de prix pour le brut par une série de banques.
Les prix du pétrole baissent et au même instant les analystes baissent leurs estimations pour coller aux cours actuels, entraînant les prix dans une spirale baissière, observait Jasper Lawler analystes chez CMC Markets.
Mais les cours du pétrole se sont repris légèrement en fin d'après midi après avoir atteint de nouveaux plus bas, malgré de nouveaux commentaires d'officiels de l'Opep sur l'impossibilité d'une intervention du cartel sur les prix du pétrole, en baissant sa production.On ne peut plus continuer à protéger un certain (niveau des prix), a déclaré le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, lors d'un forum sur l'industrie pétrolière à Abou Dhabi, en parlant de l'Opep.
Nous avons connu une surproduction, venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé, a-t-il souligné, devant le Gulf Intelligence UAE Energy Forum.
Le ministre koweïtien du Pétrole, Ali al-Omaïr, a lui aussi attribué la dégringolade des cours à une surproduction d'environ 1,8 million de barils par jour combinée au ralentissement de l'économie mondiale.
Le ministre koweïtien a d'ailleurs écarté la tenue d'une réunion d'urgence de l'Opep pour envisager une réduction de la production.
De toutes les façons, selon M. Omaïr même si l'organisation procédait à une réduction de quelque 500.000 barils par jour (bj) de sa production ou même d'un million de barils par jour (mbj) cela ne suffirait pas à calmer le marché car elle ne sera même pas égal à la surproduction qui existe actuellement sur la marché.
Si on réduit dans ces proportions, cela ne va pas calmer le marché. Alors on n'a qu'à attendre et voir, a dit le ministre koweïtien.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro en visite à Alger mardi a lui aussi affirmé qu'il n'y aurait pas de sommet des membres de l'Opep dans les prochaines semaines pour tenter d'enrayer la chute des prix du pétrole. Même si cette stratégie affaiblit considérablement l'économie du pays.
L'agence de notation financière Moody's a d'ailleurs annoncé mardi avoir abaissé de deux crans à Caa3 la note de dette du Venezuela, estimant que le risque de faillite de cet important producteur de pétrole avait nettement augmenté.
La décision de l'Opep a enseigné une leçon aux marchés: (une baisse de production de) l'Arabie saoudite et de l'ensemble du cartel ne doit plus être considérée comme acquise. Le développement de projets pétroliers à n'importe quel prix devra être surveillé de plus près maintenant que l'Arabie saoudite ne joue plus le rôle de stabilisateur des prix, commentaient les analystes d'Energie Aspect.