Le pétrole atteint de nouveaux plus bas en près de six ans
Vers 11H40 GMT (12H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 08H00 GMT, le baril de Brent est tombé à un nouveau plus bas depuis mars 2009, à 46,54 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,40 dollar à 44,66 dollars. Vers 11H10 GMT, la référence du brut américaine est tombée à 44,20 dollars, son plus bas niveau depuis mars 2009.
Alors que les prix du WTI tombent sous les 45 dollars, et avec le Brent qui s'en approche, on dirait toujours qu'il n'y a pas de fin en vue à la chute des prix du pétrole, commentait Ole Hansen, analyste chez Saxo Banque.
De bons chiffres concernant la demande chinoise de pétrole ont été ignorés par le marché, qui demeure sous contrôle des opérateurs pariant sur une baisse des prix.
Même des niveaux record d'importation de pétrole par la Chine en décembre, qui ont atteint 7.15 millions de barils par jour, n'ont pas réussi à arrêter la dégringolade des prix du pétrole, notaient les analystes de Commerzbank. La dégringolade des cours de l'or noir est, en effet, moins causée par la faiblesse de la demande, comme lors de la crise financière de 2008, que par la surabondance d'or noir, d'après de nombreux analystes.
Et de nouveaux commentaires d'officiels saoudiens sur le fait que les cours du pétrole à 100 dollars le baril faisaient parti du passé, ont contribué à conforter les opérateurs de marchés pariant sur une baisse des cours, d'après des analystes.
Reste à savoir si c'est l'avis exprimé dans les corridors du pouvoir à Riyad, ou des mots lancés pour réaffirmer la décision du chef de file de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), ce n'est pas clair. En attendant, on ne voit pas la lumière au bout du tunnel, soulignait Daniel Sugarman, analyste chez ETX Capital.
L'Opep se montre inflexible sur sa décision de ne pas réduire son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj) prise lors de sa dernière réunion en novembre.
Le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, a de son côté constaté mardi lors d'un forum sur l'industrie pétrolière à Abou Dhabi que l'Opep ne pouvait plus protéger les cours du pétrole, pointant du doigt la production de pétrole de schiste américaine.
Nous avons connu une surproduction, venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé, a dit le ministre.
La décision de l'Opep a enseigné une leçon aux marchés: l'Arabie saoudite et l'ensemble cartel ne doivent plus être considérés comme acquis. Le développement de projets pétroliers à n'importe quel prix devra être surveillé de plus près maintenant que l'Arabie saoudite ne joue plus le rôle de stabilisateur des prix, commentaient les analystes d'Energie Aspect.