Pétrole: le brut continue sa dégringolade, marché plombé par un excédent d'offre
Vers 17H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,54 dollars, ou 5%, par rapport à la clôture de lundi. Vers 15H45 GMT, la référence du brut européenne a atteint son plus bas niveau depuis le 18 mars 2009 à 47,18 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,95 dollar, ou 4%, à 46,41 dollars. Vers 15H45 GMT, le WTI est tombé à son plus bas niveau depuis le 13 mars 2009, à 45,90 dollars.
"Les conditions économiques dans lesquelles évoluent les marchés pétroliers n'ont pas changé et ne devaient pas changer de sitôt", soulignait Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.
Les cours du pétrole restaient lestés par la surabondance de l'offre, et ne semblaient pas vouloir se stabiliser lundi après une note assez pessimiste de la banque d'affaires Goldman Sachs.
Très commentées sur le marché, les nouvelles prévisions de Goldman Sachs font état d'un WTI à 41 dollars dans trois mois, à 39 dollars dans 6 mois avant un rebond jusqu'à 65 dollars dans un an, contre respectivement 70 dollars, 75 dollars et 80 dollars estimés auparavant, dans une note.
Pour le Brent de la mer du Nord également, les perspectives étaient maussades, les experts de la banque prévoyant un baril à 42 dollars dans trois mois, à 43 dollars dans six et à 70 dollars l'an prochain, contre 80, 85 et 90 dollars précédemment.
"Le Brent est de nouveau sous les 50 dollars le baril après le réajustement à la baisse des estimations de Goldman Sachs. C'est pire pour le WTI car la banque d'affaires a dit que le brut léger devrait s'échanger à près de 40 dollars pour arriver à ébranler les producteurs de pétrole de schiste", notait David Madden, analyste chez IG.
"Il y a peu de raisons qui empêchent les prix du pétrole de chuter plus", notaient les analystes de Morgan Stanley.
Le marché du pétrole va d'ailleurs entrer dans une période où la consommation de brut va ralentir, avec le début de la saison de maintenance des raffineries dans le monde entier "alors que l'offre continue d'augmenter", selon Morgan Stanley.
Les signes pointant vers une réduction prochaine de la production mondiale de pétrole sont, en effet, rares, même si la dégringolade des prix du pétrole grignote les bénéfices des compagnies pétrolières.
Selon les analystes de Wood Mackenzie, avec des cours à 40 dollars le baril seul 1,6% de la production mondiale ne serait plus rentable.
"Ceci correspond à peu près à l'excédent d'offre de la première moitié de l'année 2015", notait Commerzbank.
Mais même si un projet n'était pas rentable, il n'est pas garanti qu'il soit fermé, car la première réponse à la chute des prix est de stocker le pétrole et d'attendre que les prix se reprennent, selon Wood Mackenzie.
De plus, selon plusieurs analystes, certains producteurs pourraient continuer à produire à perte plutôt que d'arrêter la production, dans les champs de pétrole vieillissants de la mer du nord notamment, car les coûts liés au déclassement des infrastructures est trop élevé.