Le pétrole oscille autour de l'équilibre mais reste sous pression
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 50,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 25 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance était stable à 48,65 dollars.
Les prix du pétrole oscillaient mollement autour de l'équilibre jeudi, après avoir atteint la veille leurs plus bas niveaux en presque six ans.
La référence européenne du brut est tombée mercredi à 49,66 dollars le baril, son plus bas niveau depuis le 29 avril 2009. De son côté le brut léger américain a atteint le même jour son plus bas niveau depuis le 21 avril 2009, à 49,66 dollars le baril.
Ces derniers mois nous avons rarement vu le pétrole ne pas faire la Une, mais aujourd'hui (jeudi) a l'air d'être un de ces moments de répit qui se traduit par une amélioration des cours du Brent et du WTI, relaxant un peu les nerfs des opérateurs de marchés, notait Alastair McCaig, analyste chez IG.Ce moment de calme sur les marchés semble avoir été favorisé par la baisse inattendue des stocks de brut aux États-Unis.
Les cours du pétrole ont rebondi après la baisse des stocks américains de brut qui a neutralisé un peu les inquiétudes sur la surabondance de l'offre à l'origine des récents mouvements de ventes, notait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
Les réserves de brut ont reculé de 3,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 2 janvier. Ces stocks avaient déjà perdu 1,8 million de barils au cours de la semaine précédente, mais restent bien au-dessus de la partie supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année.
Les fondamentaux de marché restent cependant baissiers, et de nature à plomber les cours à court terme. En effet, même si la baisse inattendue des stocks de pétrole brut américains mercredi a apporté un peu de soutien au cours du pétrole, les stocks de pétrole aux États-Unis, et notamment de produits pétroliers, demeurent abondants.
Les réserves américaines de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont en effet bondi de 11,2 millions de barils et les stocks d'essence ont augmenté de 8,1 millions de barils.
Les stocks de produits pétroliers ont fortement augmenté, mais dans deux semaines les raffineries dans le golfe du Mexique vont commencer leur maintenance, ce qui va faire baisser les stocks de produits pétroliers. Mais la baisse de la cadence des raffineries va augmenter les stocks de brut, déjà très élevés, commentait Olivier Jakob de Petromatix.
Les stocks de brut américain ont, en effet, augmenté de 24,5 millions de barils par rapport à la même période l'an dernier, soit une hausse de 6,8%.
Les cours du pétrole sont restés stables jeudi malgré des annonces plutôt baissières la veille, notait Seth Kleinman, analyste chez Citigroup.
Mais pour l'analyste, le récent mouvement écrasant de vente sur les marchés du pétrole est un avertissement.
Il va y avoir beaucoup d'autres annonces à tendance baissière du côté de l'offre, notamment avec les réservoirs de Cushing (aux États-Unis, Oklahoma, centre-sud) qui pourraient atteindre leur capacité maximum au deuxième trimestre, des vagues de brut Canadien qui vont arriver dans le Golfe du Mexique, une augmentation de l'offre Russe, soulignait-il.
Les réserves du terminal pétrolier de Cushing sont surveillées de près par les opérateurs de marché, car elles servent de référence au WTI, échangé à New York.