Après l'épisode Technip, CGG veut rassurer dans un secteur pétrolier tendu
L'entreprise française a annoncé jeudi une génération de cash très significative au quatrième trimestre, lui permettant ainsi de disposer de 650 millions de dollars (550 millions d'euros) de liquidités à la fin décembre.
Ses résultats s'expliquent par la bonne performance sur la période de son activité multi-clients dans plusieurs régions du monde (Golfe du Mexique, Mer du Nord, Afrique de l'Ouest et Amérique Latine), avec des ventes records.
Mardi, le groupe a ainsi dévoilé anticiper un chiffre d'affaires d'environ 290 millions de dollars, sa meilleure performance jamais enregistrée sur un trimestre.
Grâce également à une restructuration de sa dette annoncée jeudi, CGG a pu ramener celle-ci à 2,4 milliards de dollars (2 milliards d'euros). Elle représentait ainsi 2,6 années d'excédent brut d'exploitation (Ebitda), contre 2,9 années fin septembre.
Le groupe a également obtenu plus de flexibilité dans ce domaine et a également pu repousser la première échéance significative de remboursement à 2019.Pour son directeur général, Jean-Georges Malcor, CGG entre ainsi dans l'année 2015 avec un niveau de liquidité important et (...) dispose d'un endettement avec une maturité très favorablement élargie.
Les marchés ont salué ces annonces, le titre gagnait ainsi 3,33% à la Bourse de Paris à 12H02, dans un marché en hausse de 1,80%.
Ces annonces de CGG sur son niveau d'endettement notamment sont importantes dans la mesure où nombre d'investisseurs, après le retrait de l'offre de Technip, craignaient que CGG ne doive faire face à de nouvelles difficultés financières à court terme, a relevé un courtier parisien.
Le niveau de dette annoncé correspond à ce qu'on attendait depuis les annonces sur l'activité multi-clients, ce qui veut dire que sur les autres divisions il n'y aura pas de surprise sur la fin de l'année, a ajouté un autre analyste.
Le but c'est également de soutenir le cours de bourse car le groupe sait que sur des niveaux actuels il est quand même une proie, a-t-il ajouté.
Fin 2014 Technip, autre groupe français des services pétroliers, avait profité de la mauvaise passe en Bourse de CGG pour proposer de racheter la société.
Devant le refus de CGG, qui estimait que les conditions n'étaient pas réunies et avait réitéré sa confiance dans sa stratégie en tant que société indépendante, Technip avait finalement renonceé mi-décembre à donner suite.
Mais l'avenir reste incertain, comme pour tout le secteur pétrolier touché par l'effondrement des cours du brut qui ont perdu la moitié de leur valeur depuis le début de l'été.
Comme tous les sous-traitants de l'industrie des hydrocarbures, CGG est sous le coup de la baisse déjà annoncée des investissements des compagnies pétrolières, donneuses d'ordres du secteur.
CGG fait face depuis déjà un an à une réduction majeure des dépenses d'exloration des compagnies pétrolière (...) dont on ne sait pas encore combien de temps elle peut durer, a indiqué à l'AFP une source proche de CGG, rappelant que le groupe a déjà pris des mesures face à ce contexte plus difficile.
Le groupe avait annoncé cet été une accélération de sa restructuration afin de mieux résister à cet environnement dégradé, incluant la suppression de plus de 10% de ses effectifs, soit un millier de personnes.
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