Le brut achève en hausse une séance très volatile à New York
reprise de vendredi soir
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi, au terme d'une séance très volatile, pendant laquelle les courtiers ont hésité entre des indicateurs économiques décevants et des signes de fermeté de la demande.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé à 99,49 dollars, en hausse de 1,05 dollar par rapport à la veille.
Le contrat à échéance juillet, qui fera référence à partir de lundi, a gagné 1,17 dollar à 100,10 dollars.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance juillet a pris 97 cents à 112,39 dollars.
Les cours ont évolué en dents de scie, évoluant entre 95,99 dollars et 99,90 dollars sur le marché new-yorkais.
"Le marché s'est d'abord affaibli en matinée en réaction au renforcement du dollar", qui rend le brut plus cher pour les investisseurs munis d'autres devises, a expliqué Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind-Waldock.
Mais la devise américaine a ensuite réduit ses gains.
Par ailleurs, "tous les courtiers étaient positionnés à la baisse. Incapables de dégager des gains cette semaine, ils réduisent donc leur exposition" avant le week-end, a ajouté l'analyste.
En début de journée, les cours avaient aussi pâti de l'annonce par l'Allemagne que "sa croissance semble ralentir un peu", a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Jeudi, des indicateurs décevants publiés aux Etats-Unis avaient déjà refroidi les investisseurs, sur le front industriel et immobilier.
Si les statistiques économiques ont déçu, "les fondamentaux sous-jacents du marché pétrolier restent robustes", ont estimé les analystes de Barclays Capital.
"Contredisant les inquiétudes de possible +destruction de la demande+ en raison de la hausse des prix, une étude de l'organisation AAA (Association des automobilistes américains) a révélé que les vacanciers restaient peu perturbés par les prix élevés de l'essence", ont-ils ajouté.
Selon cette étude, le nombre d'Américains prévoyant de partir pour le week-end prolongé de Memorial Day, le dernier du mois de mai, est stable par rapport à l'an dernier, malgré l'envolée des prix à la pompe, a détaillé Barclays.
De son côté, l'American Petroleum Institute (API), une fédération professionnelle, a estimé que la demande de produits raffinés avait augmenté de 5,2% en avril sur un an, soutenant les cours.
Les chiffres de l'API montre toutefois un contraste entre la demande d'essence, en baisse de 2,2% sur un an, et celle de produits distillés (gazole et fioul de chauffage), qui a bondi de 15,2%.
Selon M. Ilczysyn, la volatilité des échanges a été exacerbée par l'annonce par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qu'il allait conduire lui-même la délégation de son pays lors du prochain sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) début juin.
M. Ahmadinejad "s'est toujours dit favorable à des prix élevés", ont observé les analystes de Commerzbank.