Le pétrole se reprend après avoir atteint son plus bas niveau en presque six ans
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 51,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 38 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 08H30 GMT, la référence européenne du brut est tombée à son plus bas niveau depuis le 29 avril 2009 à 49,66 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grignotait 55 cents à 48,48 dollars. Dans la matinée, le WTI a atteint son plus bas niveau depuis le 21 avril 2009, à 46,85 dollars.
Les cours de l'or noir ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin, plombés par la surabondance de l'offre, et les experts s'attendaient mercredi matin à ce que la dégringolade continue.
Il n'y a pas de raison à court-terme, pour que les prix du pétrole ne tombent pas plus bas, notait Julian Jessop, analyste chez Capital Economics.
Pour l'analyste, la plupart de l'offre de pétrole actuelle, y compris la production de pétrole de schiste américaine, est toujours profitable même à 20 dollars le baril. Les projets sont déjà bouclés et les puits ouverts, et tous les investissements ont été déjà faits, soulignait-il à l'AFP.Du côté de la production, nous voyons une augmentation continue de l'offre venant des pays hors-Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et particulièrement des États-Unis et de la Russie, soulignait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis à l'AFP.
Pour couronner le tout, l'Opep produit en moyenne 360.000 barils par jour (bj) de plus que les prévisions sur la production du cartel pour 2014, ajoutait-il.
Il y a simplement trop de pétrole sur le marché, selon Markus Huber, analyste chez Peregrine & Black.
Avec l'Opep qui refuse - pour protéger ses parts de marché - de réduire sa production, et d'autres pays comme la Russie qui ne peuvent pas se permettre de réduire leur production, le déséquilibre entre une demande modérée et trop d'offre va persister dans un futur proche, notait-il.
Lors de sa dernière réunion en novembre, le cartel a décidé de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj) et de laisser les prix se stabiliser d'eux-mêmes.
Les investisseurs attendaient mercredi l'annonce des stocks de brut et produits pétroliers américains, inquiets d'une nouvelle hausse de nature à peser sur les cours du pétrole.
Selon les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, les stocks de brut auraient augmenté de 911.000 barils, tandis que les réserves d'essence et les stocks de produit distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient respectivement augmenté de 3,66 millions et 1,97 million de barils.