Pétrole: le brut chute à de nouveaux plus bas en plus de cinq ans et demi
Vers 11H40 GMT (12H40 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 52,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,05 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 09H40, le baril de Brent est tombé à son plus bas niveau depuis le 1er mai 2009, à 51,23 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 98 cents à 49,06 dollars. Vers 09H40, la référence américaine du brut a atteint son plus bas niveau depuis le 27 avril 2009, à 48,49 dollars le baril.
"Les cours du pétrole ont commencé la nouvelle année de manière désastreuse", commentaient les analystes de Commerzbank.
Le baril de WTI est passé sous la barre des 50 dollars lundi, et la référence du brut européenne s'approchait également de ce seuil pendant les échanges européens mardi.
Les cours sont toujours lestés par une offre surabondante qui ne devrait pas commencer à se réduire avant la deuxième moitié 2015, d'après plusieurs analystes.
"Selon les principales agences d'énergie, le surplus de pétrole sur les marchés mondiaux dans la première moitié 2015 sera approximativement autour de 1,5 millions de barils par jour (mb/j), à moins que la production ne se réduise, mais aucun signe de va en ce sens pour le moment", précisaient les analystes de Commerzbank.
"Tout semble indiquer qu'il y a toujours un excédent d'offre dans les marchés et ces vues ont été renforcées après les récentes annonces sur l'augmentation de la production en Irak et en Russie", soulignait Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.Les exportations irakiennes de pétrole ont atteint en décembre leur plus haut niveau depuis des décennies, et la production de pétrole en Russie a également atteint des niveaux record en décembre.
"Il y a peu de raisons de croire pour le moment que la chute des prix du pétrole va s'arrêter", notaient les analystes de Commerzbank.
L'Arabie saoudite a d'ailleurs encore réduit ses prix de ventes officiels pour livraisons en février vers l'Europe et les États-Unis, selon plusieurs analystes. "Les différentiels des prix des exportations vers l'Europe ont été baissé à leur plus bas niveaux en plusieurs années, effaçant largement les augmentations de ces derniers mois", notaient les analystes de JBC Energy.
"D'autres pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) vont certainement faire de même," notait-on chez Commerzbank.Les analystes soulignaient toutefois que la réduction faites aux consommateurs asiatiques avait été amoindrie, même si elle restait conséquente.
Par ailleurs, les inquiétudes sur l'avenir de la Grèce dans la zone euro à l'approche des élections législatives anticipées, pour lesquelles le parti anti-austérité Syriza part favori renforçaient la tendance baissière sur le marché du pétrole.