Bourse New York: Wall Street fait les frais d'un nouveau plongeon du pétrole
Selon les résultats à la clôture, l'indice vedette de la place new-yorkaise Dow Jones Industrial Average, s'est replié de 1,86%, soit de 331,34 points, à 17'501,65 points, après une chute de 2% en cours de séance. Le Nasdaq a lâché 1,57%, ou 74,24 points, à 4652,57 points.
L'indice élargi S&P 500, le plus suivi par les investisseurs professionnels, a abandonné 1,83%, soit 37,62 points, à 2020,58 points.
En baisse dès l'ouverture, les indices new-yorkais ont creusé leurs pertes après l'effondrement sous le seuil des 50 dollars le baril vers la mi-séance des cours du pétrole coté à New York, le WTI, pour la première fois depuis le printemps 2009, avant de regagner un peu de terrain en fin de séance. La référence américaine du brut, qui a perdu la moitié de sa valeur depuis juin face à l'explosion de l'offre en brut et des perspectives de demande maussades, a clôturé à 50,04 dollars.
"On peut voir la chute des prix du pétrole comme un élément positif pour l'économie à long terme mais là, on est sur des mouvements très rapides", d'une forte amplitude, et "une telle accélération de la baisse du brut est un signe d'angoisse pour les marchés", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
La volatilité des échanges, mesurée par l'indice VIX, dit "indice de la peur", s'est envolée de presque 18% avant de terminer en hausse d'environ 14%.
Et "dans le passé, on a vu que de telles chutes du pétrole tendent au final à faire baisser le marché des actions, même s'il n'y a pas de corrélation directe entre ces deux marchés", et qu'un brut moins cher peut soutenir la consommation, a noté Art Hogan, de Wunderlich Securities.
Selon lui, plus que le seul reflet des dynamiques d'offre et de demande, les cours de l'or noir sont "perçus comme un véritable baromètre sur la croissance mondiale".
L'envol du dollar a encore accentué la pression sur les prix des matières premières, la devise américaine grimpant lundi à son plus haut niveau depuis mars 2006 face à une monnaie unique européenne tombant sous 1,20 dollar en pleines craintes sur la sortie de la Grèce de la zone euro.
ENERGIE ET TRANSPORTS EN BAISSE
Malgré des mois de décembre record pour leurs ventes aux Etats-Unis depuis plusieurs années, les constructeurs Ford et GM ont lâché respectivement 3,91% à 14,76 dollars et 1,46% à 34,33 dollars, le premier pâtissant d'une baisse de sa recommandation par des analystes de Citigroup. FCA US, ex Chrysler, a perdu 3,76% à 11,25 dollars malgré un bond de 20% de ses ventes le mois dernier.
Les grands noms du secteur de l'énergie, durement éprouvé l'an passé par la chute des prix du brut, poursuivaient leur glissade: ExxonMobil a perdu 2,74% à 90,29 dollars, Chevron 4,00% à 108,08 dollars, ConocoPhillips 4,76% à 65,64 dollars. Chesapeake a chuté de 6,43% à 18,49 dollars, Noble Energy de 9,58% à 42,39 dollars, Denbury Resources de 7,83% à 7,30 dollars.
Sanctionné par une baisse de recommandation pour son titre par les analystes de la banque JPMorgan Chase, en raison de son exposition au marché de l'énergie, le groupe d'engins de construction américain Caterpillar a plombé l'indice Dow Jones, dont il est membre, baissant de 5,28% à 87,03 dollars.
JPMorgan Chase, qui a trouvé un accord avec des milliers de particuliers aux Etats-Unis qui l'accusaient d'avoir manipulé à son profit le marché des changes, a perdu 3,10% à 60,55 dollars.
Le secteur des transports a aussi souffert, à l'instar de CH Robinson Worldwide qui a lâché 4,39% à 70,60 dollars.
Le marché obligataire a progressé nettement, bénéficiant de l'afflux d'investisseurs à la recherche d'actifs jugés moins risqués. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,035%, contre 2,123% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,604% contre 2,697% à la précédente clôture.