Le pétrole tombe sous 50 dollars le baril à New York pour la première fois depuis 2009
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février est descendu jusqu'à 49,95 dollars vers 16H30 GMT, un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis le 1er mai 2009, date à laquelle il avait baissé jusqu'à 48,01 dollars.
Les cours se sont ensuite un peu redressés, à 50,37 dollars vers 17H00 GMT, mais étaient toujours en baisse par rapport à leur clôture de vendredi.
Maintenant que le marché est de retour après la période des fêtes, les investisseurs assimilent plusieurs éléments, dont l'engagement de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), en premier lieu l'Arabie saoudite, à maintenir leur production à de très hauts niveaux, a expliqué Bart Melek, de Head of Commodiety Strategy TD Services.
Nous observons aussi une forte production en Russie, et rien ne laisse attendre une baisse conséquente de l'offre de pétrole de schiste aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.
En effet, en Russie, la production de pétrole a atteint un record en décembre, selon des analystes. Nous nous attendons à ce que la production de (pétrole et gaz) russe atteigne 10,9 millions de barils par jour en 2014, en hausse de 0,5% par rapport à 2013, avaient noté avant l'ouverture les analystes de JBC Energy.A cette pression liée à l'excès d'offre, s'ajoutent les inquiétudes sur la demande mondiale, alors que pendant les fêtes, des chiffres peu encourageants sont venus d'Europe et de Chine, notamment de très médiocres indicateurs manufacturiers, a souligné John Kilduff, d'Again Capital.
- Jusqu'à 40 dollars
Non seulement le marché du pétrole doit composer avec une offre surabondante, mais il doit aussi subir une chute de l'euro, remarque Phil Flynn. Les inquiétudes sur une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro (...) font tomber l'euro à son plus bas niveau depuis mars 2006.
La baisse de la monnaie européenne renforce le dollar, ce qui rend le marché du pétrole moins intéressant pour les investisseurs car les échanges y sont libellés en monnaie américaine.
Les marchés craignent l'issue d'un scrutin législatif anticipé le 25 janvier en Grèce. Favorite, la gauche radicale a prévenu qu'elle mettrait fin à l'austérité défendue par l'Allemagne, en cas de victoire, rappelle Phil Flynn.
Enfin, sur le plan de la demande, on n'attend pas vraiment d'amélioration au niveau mondial, commente Bart Melek.Déjà peu optimiste, le marché a été refroidi pendant les fêtes (par) des chiffres peu encourageants venus d'Europe et de Chine, notamment de très médiocres indicateurs manufacturiers, renchérit John Kilduff, d'Again Capital.
Selon un indicateur officiel publié le jour de l'An, l'activité manufacturière en Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, a ralenti le mois dernier, à son plus faible rythme de croissance de 2014, en raison de la faiblesse de la demande.
Pour la même période, la zone euro n'a elle enregistré qu'une faible croissance de son activité, et la situation est notamment préoccupante en Allemagne qui ne joue plus son rôle de moteur économique et en France, où l'activité continue de se contracter.
Pour les experts, cette conjonction d'éléments permet difficilement de prévoir à quel niveau les prix du pétrole arrêteront leur chute, et beaucoup d'entre eux jugent que le marché est en quête d'un plancher.
Les opérateurs ont pour le moment une seule borne explicitement en tête, à savoir la zone basse des 40 dollars le baril qui a été délimitée par l'Opep il y a plusieurs semaines, juge Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Selon un indicateur officiel publié le jour de l'An, l'activité manufacturière en Chine a ralenti le mois dernier, à son plus faible rythme de croissance de 2014, en raison de la faiblesse de la demande, confirmant la conjoncture maussade dans la deuxième économie mondiale.
La Chine est le deuxième consommateur mondial d'or noir.