Recul accentué après de mauvais indicateurs américains
Vers 16H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 111,81 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 49 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour comme contrat de référence, lâchait 1,23 dollar à 98,87 dollars.
Les cours du baril continuaient de pâtir d'une forte volatilité, à l'image du dollar sur le marché des changes.
"Les prix du pétrole se sont d'abord raffermis légèrement (en début d'échanges européens), aidés par la bonne tenue des marchés boursiers, mais la prudence est revenue après l'avertissement de l'Agence internationale de l'Energie (AIE)", soulignait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
L'AIE a averti jeudi dans un communiqué qu'en raison de l'impact des prix élevés sur la demande et la reprise économique mondiale, il y avait "un besoin urgent et évident" d'un accroissement de l'offre des pays producteurs.
"L'AIE a mis en garde contre les effets que le niveau actuel des prix a sur les perspectives de la reprise mondiale, et cela a de nouveau fait chuter le WTI sous la barre des 100 dollars", relevait M. Hewson.
Le marché creusait ensuite ses pertes, plombé par une série d'indicateurs macroéconomiques décevants aux Etats-Unis.
L'indice d'activité dans la région de Philadelphie (est des Etats-Unis) est tombé au mois de mai à un plus bas depuis octobre, et l'indice composite des indicateurs économiques américains a reculé en avril, pour la première fois depuis juin, alors que les analystes tablaient sur un statu quo.
L'immobilier continuait par ailleurs de décevoir. Les ventes de logements anciens aux Etats-Unis sont reparties à la baisse en avril, et plus que prévu.
Ces chiffres étaient de nature à exacerber les incertitudes des investisseurs sur la solidité de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier consommateur de brut dans le monde, après le rapport hebdomadaire mitigé du Département américain de l'Energie (DoE) publié mercredi.
Les chiffres de la demande annoncés par le DoE s'étaient révélés assez faibles, en baisse de 2,9% par rapport à un an plus tôt sur les quatre dernières semaines, tandis que la consommation d'essence a elle reculé de 2,3% sur un an.
"Ces données montrent que nous sommes d'ores et déjà passés de l'érosion de la demande à la destruction d'une partie sensible de la demande", commentait Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix.
"Cette destruction ne va pas tarder à concentrer l'attention du marché, et l'AIE devra probablement revoir à nouveau en baisse ses prévisions sur la consommation pétrolière mondiale pour 2011", ajoutait-il.
Les cours du pétrole avaient évolué en forte hausse mercredi, à l'unisson des cours des métaux et des produits agricoles, mais également soutenus par les baisses des stocks pétroliers américains dont faisait également état le rapport du DoE, démentant les attentes des analystes.