Le pétrole baisse, inquiétudes sur une hausse des stocks américains
Vers 17H30 GMT (18H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 57,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 70 cents par rapport à la clôture de lundi. Vers 08H30 GMT la référence européenne du brut était tombée à son plus bas niveau depuis le 11 mai 2009, à 56,74 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 23 cents à 53,38 dollars. Vers 08H30 GMT, la référence du brut américain avait atteint son plus bas niveau depuis le 5 mai 2009, à 52,70 dollars.
Les cours du pétrole ne parvenaient pas à se reprendre en fin d'échanges européens, lestés par une offre surabondante qui devrait continuer à plomber les prix au cours du premier semestre 2015, selon des analystes.
Les frappes sur le terminal d'al-Sedra, dans le Croissant pétrolier en Libye, faisant craindre une baisse de la production libyenne de bonne augure dans un marché plombé par un excédent d'offre, n'ont pas suffi à enrayer la chute des cours de l'or noir.
Le 25 décembre, une roquette tirée par les miliciens sur l'un des 19 réservoirs d'Al-Sedra a provoqué un énorme incendie qui s'est rapidement propagé aux autres réservoirs.Sept des 19 réservoirs ont été totalement détruits depuis et le déversement du pétrole en feu menace les 12 autres réservoirs, a précisé un responsable à la compagnie libyenne Al-Waha en charge de l'administration du terminal.
Selon la compagnie nationale libyenne de pétrole lundi, la production de pétrole est tombée autour de 300.000 b/j (alors qu'elle atteignait 800.000 b/j), mais selon des experts basés à Londres l'offre Libyenne pourrait être en dessous des 300.000 b/j.
Les espoirs à propos des dommages sur les ports libyens pouvant contribuer à enrayer la chute du Brent ont été vains. Au lieu de cela, (les marchés) ont ignoré les attaques en Libye et décidé de s'intéresser aux prévisions intimidantes de l'offre d'or noir américain, commentait Connor Campbell, analyste chez Spreadex.
Les investisseurs sont en particulier très inquiets sur l'état des stocks américains, qui devraient traditionnellement afficher une baisse en cette saison, a relevé Carl Larry, de Frost & Sullivan.
Mais l'on pressent que le rapport du ministère américain de l'Energie (DoE) va montrer à l'inverse une hausse des réserves la semaine passée et cela fait fortement pression sur le marché, a-t-il poursuivi.
En effet, outre une utilisation généralement accrue des produits pétroliers en saison hivernale, et notamment de fioul de chauffage, les opérateurs de réservoirs de pétrole brut tentent d'alléger leurs stocks en fin d'année pour des raisons fiscales mais il n'y a plus de place nulle part, a précisé l'analyste.