Le pétrole atteint de nouveaux plus bas en cinq ans et demi
Vers 11H20 GMT (12H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 57,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 32 cents par rapport à la clôture de lundi. Vers 08H30 GMT la référence européenne du brut est tombée à son plus bas niveau depuis le 11 mai 2009, à 56,74 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 35 cents à 53,26 dollars. Vers 08H30 GMT, la référence du brut américain a atteint son plus bas niveau depuis le 5 mai 2009, à 52,70 dollars.
Les cours s'étaient peu ou prou stabilisés depuis la mi-décembre et avaient trouvé encore un peu de soutien lundi, autour des 60 dollars pour le Brent, suite aux frappes sur le terminal d'al-Sedra faisant craindre une baisse de la production libyenne, de bonne augure dans un marché plombé par un excédent d'offre.
Les ports de Ras Lanouf et d'al-Sedra, situés dans la région du Croissant pétrolier sont fermés, selon les analystes de PVM pour qui la production libyenne d'or noir reste sans aucun doute en dessous de 300,000 barils par jour (bj).
Mais les cours du brut ont replongé depuis lundi soir, dans un contexte de surabondance de l'offre qui plombe les marchés depuis la mi-juin. Les espoirs à propos des dommages sur les ports libyens pouvant contribuer à enrayer la chute du Brent ont été vains. Au lieu de cela, (les marchés) ont ignoré les attaques en Libye et décidé de s'intéresser aux prévisions intimidantes de l'offre d'or noir américain, commentait Connor Campbell, analyste chez Spreadex.
Aux États-Unis les analystes anticipaient un nouveau gonflement de l'offre, avant des chiffres hebdomadaires sur les stocks mercredi. Les réserves de brut avaient gonflé contre toute attente de 7,3 millions de barils à 387,20 millions, lors de la semaine achevée le 19 décembre, les stocks d'essence et de produits distillés enregistrant également des sursauts inattendus.
La production américaine a explosé grâce à l'essor du gaz de schiste, entraînant une guerre des prix commencée par l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui cherche à protéger ses parts de marchés, d'après de nombreux analystes.
Le prix du panier de brut de l'Opep est d'ailleurs passé lundi sous la barre des 55 dollars le baril, à 54,44 dollars contre 56,03 dollars mercredi dernier.
Au Venezuela, le prix du baril de pétrole est passé en dessous de la barre des 50 dollars, à 48 dollars, selon des déclarations du président vénézuélien Nicolas Maduro. Cette baisse des prix affecte les prévisions budgétaires du pays pour 2015, basées autour d'un baril à 60 dollars.
M. Maduro, dont le pays est membre de l'Opep, n'a pas mentionné la stratégie du cartel, mais a attribué cette baisse à une guerre du pétrole des États-Unis qui cherchent selon lui à affaiblir les principaux producteurs de pétrole comme la Russie et le Venezuela.
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