Stabilisation sur un marché nerveux après son rebond de la veille
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 112,25 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 5 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour comme contrat de référence, gagnait 1 cent à 100,11 dollars.
Les cours du baril se stabilisaient après avoir enregistré mercredi une forte hausse, quand ils avaient engrangé plus de 3 dollars à New York et plus de 2 dollars à Londres.
"Les prix s'étaient envolés hier en partie à cause d'un regain d'optimisme plus général à l'égard des matières premières et des marchés actions, et en partie à cause des chiffres du Département américain de l'Energie (DoE)", bien plus favorables qu'attendu, relevait David Hufton, du courtier PVM.
Selon le DoE, les stocks de pétrole brut sont restés stables par rapport à la semaine passée, alors que les analystes s'attendaient à une hausse sensible, et la quantité de brut conservé à Cushing (Oklahoma, sud), principal centre de stockage du pays, a diminué.
Par ailleurs, l'augmentation des stocks d'essence a été plus limitée que prévu, de 100.000 barils contre 600.000 barils attendu.
De plus, les inquiétudes sur la solidité de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier consommateur de brut dans le monde, face à un niveau de prix élevés, continuent d'agiter les opérateurs, avertissait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Les chiffres de la demande dans le relevé hebdomadaire du DoE se sont en effet révélés assez faibles, en baisse de 2,9% par rapport à un an plus tôt sur les quatre dernières semaines, tandis que consommation d'essence a elle reculé de 2,3% sur un an.
"Ces données montrent que nous sommes d'ores et déjà passés de l'érosion de la demande à la destruction d'une partie sensible de la demande", commentait M. Jakob.
"Cette destruction ne va pas tarder à concentrer l'attention du marché, et l'Agence internationale de l'Energie (AIE) devra probablement revoir à nouveau en baisse ses prévisions sur la consommation pétrolière mondiale pour 2011", ajoutait-il.
L'AIE a averti jeudi dans un communiqué qu'en raison de l'impact des prix élevés sur la demande et la reprise économique mondiale, il y avait "un besoin urgent et évident" d'un accroissement de l'offre des pays producteurs.
Ainsi selon M. Hufton, les cours du pétrole, après la violente correction et la volatilité des deux dernière semaines, devraient à nouveau repartir à la hausse à court terme.