Une ville américaine porte plainte contre la compagnie brésilienne Petrobras et sa présidente
Le recours collectif en justice de Providence a été élaboré par le cabinet d'avocats Labaton Sucharow et présenté devant une Cour de New York le 24 décembre. Il concerne également deux filiales internationales de Petrobras et quinze banques impliquées dans l'émission et la vente de titres de créances du géant pétrolier entre janvier 2010 et novembre 2014.
Il s'agit de la première plainte collective où Mme Foster et le directeur financier de Petrobras, Almir Barbassa, ainsi que d'autres membres de l'administration, sont directement cités, souligne le quotidien Estado de Sao Paulo.
Selon la plainte, les obligations ont été cotées à des prix artificiellement gonflés, en cachant de manière inappropriée l'implication de la compagnie dans une ancienne affaire de pots de vin, qui a porté sur des milliards de dollars versés à des cadres de la compagnie. Les montants payés ont été masqués en valeurs d'actifs gonflés dans les résultats de la compagnie, affirme le cabinet Labaton Sucharow.
Ces poursuites contre Petrobras s'ajoutent à d'autres lancées par des fonds d'investissements et des actionnaires individuels aux Etats-Unis, qui déplorent des pertes dans leur titres (certificats de dépôts cotés aux Etats-Unis).
Avec la plainte de Providence, Petrobras fait l'objet d'au moins 11 recours collectifs aux Etats-Unis, affirme le quotidien O Globo.Providence a acheté de janvier 2010 à novembre 2014 des titres qui finançaient le plan d'investissements de Petrobras, dans le cadre d'un fonds d'investissements qu'elle gère pour les employés municipaux.
Le scandale de corruption au sein de Petrobras a éclaté peu avant l'élection en octobre de Dilma Rousseff au poste de président. L'opération policière Lava Jato (Lavage rapide) a montré que le réseau de corruption aurait blanchi près de 4 milliards de dollars en dix ans.
Le Parquet a déjà lancé des poursuites pour corruption, blanchiment et association de malfaiteurs contre 39 personnes, pour la plupart des entrepreneurs, qui surfacturaient des contrats à Petrobras pour verser des pots-de-vin à certains de ses directeurs.
Mme Foster et M. Barbassa nient avoir été au courant de ce réseau de corruption et sont toujours en poste.
Consultée par l'AFP, Petrobras s'est limitée à dire qu'elle n'avait pas encore reçu la plainte.
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