Le brut accélère sa hausse, le marché rassuré par les stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 112,53 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,54 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin progressait de 3,48 dollars à 100,39 dollars.
Les cours du baril continuaient de profiter de la dépréciation du dollar sur un marché des changes nerveux avant la publication des minutes de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Un billet vert affaibli rend plus attractifs les achats de brut libellés en dollars.
Le marché pétrolier confortait par ailleurs ses gains après les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui se sont avérés meilleurs qu'attendus.
Le DoE a ainsi fait état d'une augmentation de 100.000 barils seulement des stocks d'essence la semaine dernière, bien moins qu'escompté par les analystes, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) enregistraient une chute inattendue de 1,2 million de barils.
Les stocks de brut sont quant à eux restés inchangés, à 370,3 millions de barils, trompant les attentes des analystes ayant pronostiqué une nouvelle hausse. Ces réserves avaient bondi d'un peu moins de 14 millions de barils sur les trois semaines précédentes.
Cette publication ne devrait cependant pas suffire à apaiser les inquiétudes des investisseurs sur la solidité de la consommation énergétique américaine face à un niveau de prix élevés.
"Les chiffres du DoE ne sont pas si bons, montrant une quasi-stabilité sur l'ensemble des stocks, en dépit d'une forte baisse des importations et d'une cadence très ralentie de la production des raffineries", observait Christophe Barret, analyste de Crédit Agricole CIB.
Selon lui, le rapport du DoE "fournit une première indication du ralentissement de la consommation face à des prix élevés", tandis que "la faiblesse de la demande de distillés est en ligne avec les récents indicateurs qui montrent un ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis".
Une série d'indicateurs décevants avait renforcé mardi les craintes des opérateurs sur la demande: la construction de logements a ainsi rechuté lourdement en avril et la production industrielle américaine est restée stable, alors que les analystes tablaient sur une progression.
Plombés par ces publications négatives, les cours du baril avaient chuté de plus de 2 dollars mardi, avant de rebondir nettement mercredi.
"Les prix en baisse sont visiblement perçus par certains acteurs du marché comme des opportunités d'achat, surtout que les combats toujours en cours en Libye et les troubles au Moyen-Orient devraient fournir une protection contre une baisse plus prononcée", observaient les analystes de Commerzbank.