Le pétrole prend un peu de hauteur en Asie
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février prenait 58 cents, à 57,71 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance augmentait de 79 cents, à 62,17 dollars.
Ni le WTI ni le Brent ne devraient connaître de nouveaux records à la baisse cette semaine dans un contexte d'étiage des transactions dû aux fêtes de fin d'année, a noté Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Au contraire, nous pensons qu'ils vont évoluer à leurs niveaux au gré des opérations de couverture à court terme des spéculateurs qui achètent à la baisse et vendent à la hausse dans des délais resserrés, a-t-il noté.
Les cours de l'or noir ont perdu environ 50% de leur valeur depuis la mi-juin, grevés par l'abondance de l'offre, le renforcement du dollar et la faiblesse de la demande dans un contexte de ralentissement de l'économie mondiale.
Pressées par d'autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire leur production pour soutenir les cours, les monarchies du Golfe ont réaffirmé dimanche leur refus de réduire leur production même si des pays hors de l'Opep diminuaient la leur.
S'ils décident de réduire leur production, ils seront les bienvenus. (...) L'Arabie saoudite ne va certainement pas réduire la sienne, a déclaré le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, en marge d'un forum arabe sur l'énergie à Abou Dhabi.L'Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis et l'Irak pompent quelque 20 millions de barils (mbj), soit les deux-tiers de la production des douze membres de l'Opep.
Le cartel a décidé fin novembre à Vienne de maintenir à 30 mbj son plafond de production, contribuant à l'effondrement des cours.
L'Iran, membre de l'Opep, et la Russie, dont les économies dépendent largement de leurs recettes pétrolières, ont évoqué un complot tendant à maintenir des prix bas sur les marchés pétroliers.
L'impact de la dégringolade des cours s'annonce sévère pour les six monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar et Oman), qui pompent 17,5 millions de barils par jour (mbj).
Aux prix actuels, elles devraient perdre la moitié de leurs pétrodollars, soit quelque 350 milliards de dollars par an.
Vendredi, le baril de light sweet crude avait pris 2,41 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 56,52 dollars, effaçant totalement sa chute de la veille à des niveaux de clôture sans précédent depuis début mai 2009. A Londres, le Brent avait gagné 2,11 dollars, repassant au-dessus des 60 dollars à 61,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
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