Le pétrole grimpe mais reste sous la pression de fondamentaux baissiers
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 60,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 77 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation pour ce contrat, gagnait 72 cents à 54,83 dollars.
Les prix du Brent et du WTI ont flirté, à 59,09 dollars et 54,11 dollars respectivement, avec leurs plus bas niveaux en cinq ans et demi dans la matinée de vendredi, avant de se stabiliser.
Même si le Brent a clôturé (jeudi) et ouvert juste sous les 60 dollars, le fait que le pétrole se maintienne autour de ce niveau inspire confiance aux marchés, notait Connor Campbell, analyste chez Spreadex.
Les marchés financiers ont l'air de s'être stabilisés et, en l'absence de données et événements économiques pendant la semaine de Noël, nous pourrions bien vivre une période de calme, notaient les analystes d'ING.Mais pour Michael Wittner, analyste chez Société Générale, les cours du pétrole ne sont pas à l'abri de mouvements brusques pendant la période des fêtes.
La volatilité (du marché) à tendance à s'accroître lorsqu'il y a moins de monde car les volumes d'échanges sont moindres, notait-il. Les marchés sont alors à la merci d'une poignée d'opérateurs de marchés avec des positions vendeuses ou acheteuses, soulignait M. Wittner à l'AFP.
Les prix du pétrole devraient rester déprimés durant le premier semestre 2015, avant de commencer à se reprendre lentement dans la deuxième moitié de l'année grâce notamment à un réajustement de l'offre.
Les prix bas du pétrole vont pousser certains producteurs, dont les producteurs américains de pétrole de schiste - plus coûteux à extraire - à réduire leurs investissements.
Les cours de l'or noir ont perdu environ 50% depuis la mi-juin, grevés par l'abondance de l'offre, le renforcement du dollar et la faiblesse de la demande dans un contexte de ralentissement de l'économie internationale.
Nous avons noté que les coupes budgétaires aux États-Unis devraient avoir un impact sur la production de pétrole à partir du deuxième semestre 2015. Nous estimons que la croissance de la production américaine va ralentir à partir de la deuxième moitié de l'année, notaient les analystes de Morgan Stanley.
Le ralentissement de la croissance de l'offre de pétrole américain va intervenir relativement rapidement mais celle-ci va rester importante, confirmait M. Wittner. La banque Société Générale estime que la production américaine ne va commence à décliner qu'à partir de la deuxième moitié de l'année 2016.
La dégringolade des prix va plus loin que le cycle à court terme de l'offre et de la demande, un important changement stratégique est intervenu lors de la dernière réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), lorsque l'Arabie saoudite a fait savoir qu'elle n'interviendrait pas pour rééquilibrer le marché, mais qu'elle laisserait les prix se stabiliser seuls, rapportait Michael Wittner.
L'Opep, qui se prépare pour une longue période de prix bas, a opté pour une stratégie de long terme en réponse au problème structurel de l'offre de pétrole de schiste des États-Unis, et le marché est en train de le réaliser, notait M. Wittner.
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