Le brut finit en baisse à New York après des indicateurs décevants
New York - Les prix du pétrole se sont repliés pour la deuxième séance consécutive mardi à New York devant des indicateurs économiques décevants aux Etats-Unis, même si le marché a réduit ses pertes en fin de séance à la faveur d'un affaiblissement du dollar.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin a terminé à 96,91 dollars, en recul de 46 cents par rapport à la veille. C'est le plus bas niveau de clôture depuis le 22 février.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance en juillet, a lâché 2,74 dollars à 109,99 dollars pour son premier jour en tant que contrat de référence.
"Les indicateurs faibles ont joué en faveur de la dynamique négative observée ces dernières semaines", a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.
La construction de logements a lourdement rechuté en avril aux Etats-Unis. Les mises en chantier de logements ont reculé de 10,6% par rapport au mois précédent, et le nombre de permis de construire de 4% par rapport à mars, de mauvais augure pour la tendance à venir.
La production industrielle des Etats-Unis est quant à elle restée stable en avril, du fait d'un recul dans le secteur automobile, là où les analystes tablaient sur une petite progression.
Le baril est tombé jusqu'à 95,02 dollars, avant de rebondir et de limiter ses pertes en fin de séance à la faveur d'un affaiblissement du dollar face à l'euro, en pleine discussions en Europe destinées à trouver une solution aux problèmes de dette de la Grèce.
"L'humeur a changé sur le marché, d'une situation de croissance économique et d'un euro fort" à une monnaie européenne fragilisée par la crise de la dette publique, a souligné Phil Flynn.
Dans un marché particulièrement nerveux depuis environ deux semaines, la volatilité a été exacerbée par l'arrivée à expiration d'options sur les contrats, a souligné Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.
"C'est pour cela qu'on voit des hauts et des bas, dans un marché peu étoffé", a ajouté l'analyste.
Les investisseurs continuaient de surveiller l'évolution des inondations dans le Sud des Etats-Unis. Le recours au délestage a permis d'éloigner le risque de voir les raffineries situées le long du fleuve Mississipi s'arrêter à cause de la crue. Une dizaine d'installations y représentent un peu plus de 13% des capacités de raffinage du pays.
"Les perturbations dans le trafic maritime vont probablement se prolonger et pourraient causer de nouvelles réductions dans le traitement du brut sur ces sites", ont noté les analystes de JPMorgan Chase.
Mais en même temps, "la diminution de la menace sur les raffineries a cassé l'élan haussier sur le marché de l'essence", a-t-il ajouté.
Les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie à paraître mercredi devraient refléter l'impact des intempéries.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablent sur une augmentation des stocks de brut de 700'000 barils au cours de la semaine passée, et de 600'000 barils pour les stocks d'essence. Ils s'attendent également à des réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) plus étoffées de 500'000 barils.