Le brut chute de 2 USD dans un marché volatil guettant le billet vert
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, s'échangeait à 108,75 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,10 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin lâchait 1,72 dollar à 95,65 dollars.
Il avait abandonné jusqu'à 2,35 dollars quelques minutes auparavant, tombant à 95,02 dollars, son plus bas niveau depuis le 23 février.
Les cours du baril creusaient leurs pertes, après avoir alterné au cours de la journée baisses et rebonds dans un marché extrêmement nerveux calquant en partie ses mouvements sur les fluctuations en dents de scie du dollar.
En fin d'échanges européens, le renchérissement du billet vert face à un euro sous pression, sur fond de crise des dettes européennes, contribuait à rendre les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Dans l'ensemble, le marché tend à se consolider" dans un contexte de forte volatilité, et "les opérateurs restent sans aucun doute sous le coup des inquiétudes sur une possible destruction de la demande face à un niveau de prix élevé", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Outre les resserrements monétaires en Chine et les incertitudes sur la santé budgétaire des pays les plus fragiles de la zone euro, les investisseurs s'inquiètent de la croissance américaine et redoutent une diminution de la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut dans le monde.
Des indicateurs économiques décevants publié mardi aux Etats-Unis n'étaient pas pour apaiser leurs craintes.
Les mises en chantier de logements ont ainsi lourdement chuté en avril, reculant de 10,6% sur un mois, tandis que la production industrielle américaine est restée stable en avril, plombée par la production manufacturière, alors que les économistes anticipaient une hausse.
L'expiration du contrat du Brent pour livraison en juin, et celle, attendue vendredi, du contrat new-yorkais pour la même échéance, étaient par ailleurs de nature à exacerber la volatilité des échanges.
La veille, les prix du brut avaient déjà lâché plus de 2 dollars à New York, entraînés par la dégringolade des cours de l'essence, alors que se dissipaient les inquiétudes des investisseurs sur le sort des raffineries longeant le fleuve Mississipi, après l'ouverture de vannes destinée à limiter les effets de sa crue.
Les opérateurs seront attentifs aux chiffres hebdomadaires des réserves pétrolières aux Etats-Unis, publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE).
"Etant donné la baisse de régime de l'activité de raffinage (aux Etats-Unis) et le niveau élevé des importations pétrolières, les stocks de brut américains ont probablement encore augmenté la semaine dernière (...) ce qui devrait plomber encore davantage le prix du WTI", avertissait Commerzbank.