Le pétrole poursuit sa chute face à l'entêtement de l'Opep
Vers 15H20 GMT (16H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 59,25 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,81 dollar par rapport à la clôture de lundi, après avoir chuté jusqu'à 58,50 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2009 vers 12H00 GMT.
L'autre baril de référence, le light sweet crude (WTI), pour livraison en janvier, cotait pour sa part au même moment 55,10 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en repli de 81 cents par rapport à sa clôture de lundi. Vers 14H00 GMT, la référence américaine du brut est tombée à un nouveau plus bas depuis mai 2009, à 53,60 dollars.
Les cours du pétrole ont de nouveau dégringolé mardi après l'annonce d'une contraction de la production manufacturière chinoise qui a atteint en décembre son plus bas niveau depuis sept mois, selon l'indice PMI de la banque HSBC.
La Chine est le deuxième plus gros consommateur au monde de pétrole après les États-Unis, et est en passe de devenir le premier importateur mondial de brut.
Si l'activité manufacturière chinoise ne croît pas, et en l'occurrence se contracte, cela signifie que le reste du monde ne consomme pas tant que ça et que la Chine a besoin de moins d'énergie car elle fabrique moins de produits. Et comme elle est numéro deux économique mondial, cela fait beaucoup d'énergie, a expliqué Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets.Il a ajouté que les tentatives désespérées de la Russie, grand producteur d'or noir, pour soutenir le rouble accroissait les craintes pour l'économie russe au cas où le pire resterait à venir pour le pétrole.
Le rouble a repris sa dégringolade mardi en fin de matinée, atteignant de nouveaux records de faiblesse face au dollar et à l'euro, en dépit de l'annonce par la Banque centrale russe d'une hausse spectaculaire de son taux directeur, passé à 17% contre 10,5% auparavant.
Les cours de l'or noir ont plongé de près de moitié depuis le début de l'année, plombés de façon structurelle par une offre surabondante et une croissance de la demande faible.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévu vendredi une croissance de la demande plus timide qu'escompté en 2015. La consommation de pétrole devrait croître de 900.000 barils par jour l'an prochain pour atteindre 93,3 millions de barils par jour (mbj), contre 93,6 mbj anticipés précédemment.
Mais c'est la décision de l'Opep de ne pas intervenir sur les prix du pétrole en conservant son objectif de production inchangé à 30 mbj lors de la dernière réunion du cartel fin novembre à Vienne qui a changé la donne sur les marchés pétroliers. Depuis la réunion, le cartel campe sur sa position de laisser les prix du marché se rééquilibrer d'eux-même.
Lors d'une conférence à Dubaï dimanche, le ministre du pétrole des Émirats arabes unis, Suhail al Mazouri, a déclaré que l'Opep pourrait encaisser un prix du baril à 40 dollars, selon plusieurs experts.
En déclarant que l'Opep est en mesure d'affronter un prix du baril de pétrole à 40 dollars, les Émirats arabes unis ont renforcé la spéculation, a commenté Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
La chute du Brent sous les 60 dollars ouvre désormais la voie à une dépréciation plus accentuée. Seul un changement drastique du niveau de production de l'Opep pourrait changer la donne mais celui-ci semble exclu à court et à moyen terme, a-t-il ajouté.
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