Le pétrole grimpe légèrement mais devrait poursuivre sa spirale baissière
Vers 11H05 GMT (12H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 62,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de vendredi. Pendant les échanges asiatiques lundi, le baril de Brent a atteint son plus bas niveau depuis le 13 juillet 2009, à 60,28 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 26 cents à 58,07 dollars. La référence américaine du brut est tombée à son plus bas niveau depuis le 18 mai 2009, lundi en cours d'échanges asiatiques, à 56,25 dollars le baril.
Les cours du pétrole ont rebondi en cours d'échanges asiatiques après l'annonce de la fermeture de deux terminaux pétroliers en Libye, selon les experts de Commerzbank.
Ce weekend, la compagnie pétrolière nationale de Libye a déclaré le statut de +force majeure+ sur les chargements aux ports de Es Sider et de Ras Lanouf, ajoutait David Hufton, analyste chez le courtier PVM.
Fajr Libya, une coalition de milices islamistes, a lancé samedi une attaque à partir de trois axes pour prendre le contrôle de la région d'Al-Hilal, qui comprend les terminaux d'Al-Sedra, Ras Lanouf et Brega. Ses combattants ont été repoussés par les forces pro-gouvernementales qui bénéficiaient d'un soutien aérien.Mais la surabondance de l'offre va continuer à peser sur les prix de l'or noir à court et moyen termes, alors que l'Opep campe sur sa position de ne pas intervenir sur les marchés pétroliers en baissant son objectif de production.
L'Opep a conservé son plafond de production inchangé à 30 millions de barils par jours lors de la dernière réunion du cartel en novembre, propulsant les cours du pétrole dans une spirale baissière
Lors d'une conférence à Dubaï dimanche, le secrétaire général de l'Opep Abdallah al-Badri, a défendu la stratégie du cartel, estimant que l'écart entre l'offre et la demande n'expliquait pas l'effondrement des cours.
Nous voulons connaître les raisons réelles qui ont conduit à une telle chute des cours du brut, a ajouté le secrétaire du cartel. Si la chute se poursuit, selon M. Badri, cela signifiera que la spéculation contribue fortement à pousser les prix à la baisse.
A la conférence de Dubaï (...) le secrétaire général de l'Opep a affirmé que la politique du cartel n'était pas dirigée contre d'autre producteurs, comme les États-Unis, la Russie ou l'Iran. Le ministre du pétrole du Koweït a eu une position plus directe, disant que l'Opep avait un intérêt à défendre ses parts de marché, commentaient les analystes de Commerzbank.
Le ministre de l'énergie des Émirats Arabes Unis, Suhail al-Mazrouei, est allé plus loin en disant que l'Opep pourrait accepter une baisse des prix jusqu'à 40 dollars le baril et ne considérer la possibilité d'une réunion extraordinaire du cartel seulement dans trois mois, ajoutaient les analystes de Commerzbank.
En déclarant que le cartel est prêt à supporter un prix du baril à 40 dollars, un nouvel objectif a été donné explicitement aux investisseurs. Le point bas du marché n'est donc pas encore atteint, notait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Même si la stratégie de l'Opep risque de créer de fortes tensions au sein même du cartel, on voit mal en l'état actuel quel levier le Venezuela, mais également l'Algérie, vont bien pouvoir actionner pour faire infléchir la position de l'Arabe saoudite, précisait M. Dembik.
L'économie du Venezuela, qui militait en faveur d'une baisse de la production du cartel en amont de la dernière réunion de l'Opep, est très fragilisée par la baisse des prix du brut, selon les analystes.