Le pétrole remonte un peu mais reste plombé par la surabondance de l'offre
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 64,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 60 cents par rapport à la clôture de mercredi. Durant les échanges de mercredi, la référence européenne du brut avait atteint son plus bas niveau depuis juillet 2009 à 63,56 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grappillait 44 cents à 61,38 dollars. Le WTI est tombé mercredi à un minimum en séance depuis juillet 2009, à 60,43.
Les cours du pétrole plongent plus vite que jamais depuis la crise financière de 2008 et 2009, observaient les experts de Commerzbank.
Même si nous avions souligné le changement de paradigme de la stratégie de l'Opep, nous avons sous-estimé la pression que cela mettrait sur les cours, ajoutaient-ils.
En décidant de conserver son plafond de production inchangé à 30 millions de barils par jour (mbj), l'Opep a porté un coup aux prix de l'or noir et envoyé un message aux marchés: le cartel ne portera plus seul le poids d'une réduction de l'offre mondiale. Les prix devraient rester bas l'année prochaine et commencer à remonter graduellement en fin d'année, car la surabondance de l'offre pourrait prendre jusqu'à un an pour se résorber, selon les experts de Barclays.
Les experts de Commerzbank restent convaincus que les prix du pétrole vont remonter vers les 80 dollars à la fin de l'année prochaine, car la dégringolade des prix va mettre un frein à la croissance de l'offre.
En effet, la baisse des prix du pétrole va tester la rentabilité des producteurs de pétrole de schiste américain plus coûteux à extraire, mais pas seulement.
Le groupe pétrolier britannique BP, qui a fixé le seuil de la rentabilité à 80 dollars le barils pour ses projets amonts, étudie la résistance de tout son portefeuille à des prix atteignant 60 dollars le baril.
Du côté de la demande, le tableau n'est pas plus reluisant. L'abaissement par l'Opep de ses prévisions sur la demande mondiale mercredi a fait perdre en clôture près de 2,50 dollars au Brent et près de 3 dollars au WTI, par rapport à la clôture de mardi.
Pour le moment, la chute brutale des prix du pétrole est vue comme un précurseur d'une faible croissance économique mondiale en 2015, et de désinflation, et pas nécessairement comme un facteur majeur immédiat qui pourrait aider l'économie en augmentant le revenu disponible des consommateurs, expliquait Markus Huber, analyste chez Peregrine Black.
La publication du rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) vendredi pourrait également entraîner une nouvelle chute des cours, s'il s'avère confirmer une faible croissance de la demande mondiale.
Pendant ce temps la guerre des prix du pétrole continue, ajoutent les experts de Commerzbank. Le Koweït a baissé ses prix officiels du pétrole pour ses clients asiatiques mercredi, leur proposant une réduction jamais vue depuis six ans, selon Commerzbank. La semaine dernière l'Arabie saoudite avait également mis en oeuvre sa plus grosse réduction de prix pour ses exportations de pétrole brut vers l'Asie et les États-Unis depuis 14 ans, selon des analystes.
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