Le pétrole s'enfonce de nouveau, plombé par des perspectives économiques faibles
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 66,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance baissait de 1,06 dollar à 62,76 dollars.
Le cours du pétrole avaient trouvé un peu de soutien lundi, après la publication d'un rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) tablant sur une hausse un peu moins forte que prévu de la production américaine de pétrole en 2015, avec 720.000 barils de plus par jour (mbj), contre 850.000 barils le mois dernier.
C'est évidemment la réponse de l'EIA à la baisse des prix du pétrole et ses conséquences négatives sur la production coûteuse de pétrole de schiste, commentaient les analystes de Commerzbank.
Cela dit, cette baisse peu marquée de la production américaine est contrebalancée par une révision à la baisse encore plus prononcée de la prévision de l'EIA pour la consommation mondiale de pétrole, qui devrait croître de 880.000 barils par jour l'année prochaine et non de 1,12 million de barils (mbj) comme estimé un mois plus tôt, prévenaient-ils.Selon l'agence, la production américaine devrait ainsi s'établir à 9,3 mbj en 2015, face à une demande mondiale estimée à 92,3 mbj sur l'année.
Jusqu'à ce que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) décide de contribuer à la réduction de la surabondance de l'offre, les producteurs hors-Opep vont devoir prendre la part du lion pour rééquilibrer le marché, soulignait Commerzbank.
L'Opep a conservé son plafond de production inchangé à 30 millions de barils lors de sa dernière réunion en novembre, décidant de laisser le marché décider lui-même du juste prix du pétrole.
De plus, les perspectives économiques mondiales faibles, de mauvais augure pour la demande de pétrole brut, continuaient de plomber les cours.
L'inflation en Chine a nettement ralenti en novembre, tombant à 1,4%, son plus bas niveau en cinq ans, renforçant les craintes de tensions déflationnistes alors que la deuxième économie mondiale montre des signes d'essoufflement.
L'incertitude politique en Grèce revenait également sur le devant de la scène, après l'annonce d'une présidentielle anticipée qui, en cas d'échec, pourrait entraîner l'arrivée au pouvoir du parti anti-austérité Syriza et compliquer les relations avec l'Europe.
Les chiffres en baisse de l'inflation en Chine reflètent la situation de toutes les régions économiques majeures (...) et l'annonce du niveau des stocks américains ne suffiront pas à permettre aux opérateurs de marchés de se projeter dans le futur, notait Alastair McCaig analyste chez IG.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks de brut auraient baissé de 2,7 millions de barils, tandis que les réserves d'essence et de produits distillés auraient augmenté respectivement de 2,2 millions de barils et 600.000 barils.