Le pétrole ouvre en forte baisse à New York, dans un marché très pessimiste
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier abandonnait 1,31 dollar, à 64,53 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait clôturé vendredi à son plus bas depuis fin juillet 2009.
On reprend là où on avait laissé le marché vendredi, dans une ambiance très baissière, la plupart des opérateurs fuyant le risque, a relevé Matt Smith, de Schneider Electric.
Une conjonction de facteurs était responsable de ce nouveau plongeon des prix, selon les experts, qui citaient pêle-mêle les signes de faiblesse économique dans le monde, notamment en Chine, la ruée vers le dollar, un actif jugé plus sûr en temps d'incertitudes, et les prévisions d'une offre très abondante en brut l'an prochain.
Le géant asiatique, le pays le plus gourmand en brut de la planète après les Etats-Unis, a enregistré une chute surprise de ses importations et un fort ralentissement de ses exportations confirmant son essoufflement, selon des chiffres officiels publiés lundi.
Soutenu par une économie américaine qui multipliait à l'inverse les signes d'embellie sur le front économique, notamment sur le marché de l'emploi, le billet vert gagnait encore en vigueur, évoluant à des plus hauts depuis deux ans face à l'euro.Accentuant la morosité du marché, des analystes de la banque américaine Morgan Stanley ont revu en très nette baisse --d'environ 30%-- leurs prévisions de prix pour le brut en 2015, de 98 dollars à 70 dollars pour le Brent londonien.
Sans une intervention de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, les marchés risquent de devenir de plus en plus déséquilibrés, la surabondance de l'offre par rapport à la demande, devant atteindre un pic au deuxième trimestre 2015, ont estimé les analystes Adam Longson et Elizabeth Volynsky dans cette note.
La demande (globale) est peu susceptible de croître suffisamment à court terme pour absorber l'énorme excédent d'offre à l'horizon pour le premier et le deuxième trimestres 2015, ont renchéri les experts de Commerzbank.
L'Opep n'a pas réussi à se mettre d'accord lors de sa dernière réunion fin novembre sur une réduction de son plafond de production (30 millions de barils par jour) pour enrayer la chute des prix.
L'Arabie saoudite s'est lancée dans une guerre des prix pour protéger ses parts de marché en baissant ses prix de vente officiels pour ses exportations de pétrole vers l'Asie et les États-Unis, selon des analystes.