Le pétrole finit à New York à son plus bas depuis fin juillet 2009
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier a perdu 97 cents et s'est établi à 65,84 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il s'agit d'un plus bas en clôture depuis la fin juillet 2009.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 69,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 57 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Le marché souffre certes d'un surplus de l'offre par rapport à la demande, mais il est aussi victime de la tendance haussière qui porte le dollar depuis cinq mois, a relevé Tim Evans, de Citi Futures.
En effet, plus le billet vert est fort, moins il incite les acheteurs munis d'autres monnaies à acheter des actifs libellés en dollars, comme les matières premières.
Le brut avait pourtant tenté en début de séance de ralentir son recul alors que les Etats-Unis ont connu leur plus gros mois d'embauches depuis début 2012 le mois dernier, a relevé Matt Smith, de Schneider Electric.
L'économie du pays le plus gourmand en brut de la planète a créé 321.000 nouveaux emplois, un sommet depuis janvier 2012, dépassant largement les attentes des analystes.Le taux de chômage s'est lui maintenu à son niveau le plus bas depuis juillet 2008, à 5,8%.
Mais ce vent porteur (a été) contré par un nouvel accès de vigueur du dollar face aux autres devises, qui pénalise les achats de brut, a ajouté Matt Smith.
Selon les analystes, les prix du brut, en déroute depuis la mi-juin à New York comme à Londres, avec une chute de quelque 40% des prix, ont aussi pâti de facteurs techniques vendredi.
Beaucoup d'investisseurs procèdent à des ajustements de portefeuilles avant la fin de l'année, et lorsqu'ils ont vu que le pétrole n'était pas soutenu par les bons chiffres de l'emploi, ils se sont mis à vendre, a expliqué Carl Larry, de Forst & Sullivan.
La mise en place de la plus grosse réduction des prix par l'Arabie saoudite depuis au moins 14 ans, de l'ordre de 2 dollars par baril de brut léger, vers ses clients asiatiques continuait à être digérée par le marché au lendemain de son annonce, ont noté les experts de Commerzbank.
Cela montre, en effet, selon eux, que l'Arabie saoudite n'est toujours pas prête à renoncer à ses parts de marché et se prépare - au moins provisoirement - à accepter la baisse des prix, ont-ils ajouté, précisant que d'autres membres de l'Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep) risquaient de suivre le mouvement.