Hausse (+76 cents) dans un marché nerveux, aidée par un dollar affaibli
Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 113,74 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 76 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 69 cents à 99,66 dollars.
Les prix du brut calquent leur évolution sur l'évolution du dollar sur le marché des changes, "et il est probable que cette situation perdure sur les prochains jours", relevait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
L'euro regagnait du terrain jeudi face à la monnaie américaine, après l'annonce d'une accélération de la croissance économique au premier trimestre dans la zone euro, la Commission européenne confirmant de son côté ses prévisions de croissance pour cette année.
La dépréciation du billet vert face à la monnaie unique européenne est favorable aux actifs libellés en dollars comme le pétrole, mais les opérateurs restaient sur leur garde, avant les chiffres de l'inflation américaine pour avril.
Alors que la politique monétaire généreuse de la banque centrale américaine (Fed) a grandement affaibli le dollar ces derniers mois, une inflation plus forte qu'attendu, qui renforcerait la perspective d'un resserrement monétaire de la Fed, "pourrait entraîner une remontée du billet vert et faire replonger le pétrole", indiquait M. Petersson.
Dévoilé plus tard vendredi, "l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan sera un signal important pour jauger l'éventuelle érosion de la demande" face à des prix élevés, ajoutait M. Petersson.
Les opérateurs continuent de s'interroger sur la robustesse de la demande en Chine et aux Etats-Unis, les deux principaux consommateurs de brut de la planète.
Les prix du pétrole s'étaient ainsi nettement replié jeudi après de mauvaises nouvelles sur le front de la demande, avant de rebondir en fin de séance dans un marché très volatil.
Jeudi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu pour la première fois en baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2011, en raison des prix élevés et d'une croissance moins forte dans les pays riches.
Par ailleurs, la Banque centrale chinoise a une nouvelle fois relevé jeudi le taux de réserve obligatoire des banques, une mesure destinée à juguler une inflation toujours très élevée en ralentissant la croissance du pays, mais également susceptible d'affecter la demande énergétique du géant asiatique.
Dans ce contexte, une forte volatilité devrait persister, a estimé Filip Petersson: "la succession de mouvements de vente massifs puis de remontées des cours devrait s'accélérer et alimenter la nervosité du marché, il est très difficile de prédire quelle direction les prix peuvent prendre", estimait-il.
Le baril de brut échangé à New York avait perdu 15% de sa valeur la semaine dernière, avant de rebondir en début de semaine puis de subir une nouvelle déroute mercredi, lâchant plus de 5 dollars.