Pétrole: essor de la production non conventionnelle freiné par la chute des prix
Largement attribué à l'expansion de la production de pétrole de schiste, le déséquilibre actuel risque toutefois de perdurer quelques temps, ni les Etats-Unis, passés de premier consommateur à premier producteur mondial, ni l'Organisation des pays exportateurs ne semblant prêts à restreindre leurs exportations.
Parmi les autres acteurs majeurs, la Russie souffre certes des sanctions européennes et américaines, ciblées sur ses capacités de financement. La Chine semble néanmoins prête à prendre le relai des sources de financement traditionnelles des sociétés russes, à condition de pouvoir accéder à leur actionnariat.
L'Empire du Milieu se profile de plus comme un débouché alternatif au Vieux continent pour la production russe. L'exploration de ressources non conventionnelles, essentielles à la diversification de la production russe, reste toutefois peu rentable dans le contexte tarifaire actuel.
Au Canada également, l'exploitation des schistes bitumeux nécessite un prix de vente supérieur à 65 USD par baril pour une majorité de sites. Les producteurs y font par ailleurs face à une pénurie de canaux de transports, rendus obsolètes par l'expansion des volumes. Le secteur compte sur l'aval prochain des autorités à la construction de nouveaux oléoducs, qui lèvera les limitations actuelles à l'écoulement de sa production.
Reste que l'importance des ressources non conventionnelles, estimées en centaines de milliards de barils, risque fort de prolonger voir d'élargir le fossé entre une demande mondiale stagnante et une production croissante.