Le pétrole en chute libre après la réunion de l'Opep à New York comme à Londres
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier a reculé de 7,54 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) par rapport à la dernière clôture officielle mercredi (jeudi étant férié aux Etats-Unis), pour s'établir à 66,15 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2010.
Au moment de la clôture à New York, le baril de Brent échangé à Londres est lui passé vendredi sous la barre symbolique des 70 dollars pour la première fois depuis quatre ans et demi et est descendu jusqu'à 69,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Cette dégringolade est la conséquence directe de l'annonce par l'Opep du maintien de son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj), niveau auquel il est fixé depuis trois ans, et ce malgré la très forte chute des cours du brut depuis l'été.
L'Opep va continuer d'inonder le globe de son pétrole dans l'espoir d'enterrer la production de pétrole de schiste américaine, dont le boom menace de plein fouet les parts de marché des membres de l'organisation, a commenté Phil Flynn de Futures Group.
Même si le secrétaire général de l'Opep Abdallah El-Badri assure qu'ils ne cherchent à envoyer de signal à personne, les courtiers savent à quoi s'en tenir. C'est une déclaration de guerre sur la production, tous les barils sont sur la table et l'Opep joue son existence, a-t-il ajouté.Cela semble être une victoire complète des Saoudiens et de leurs alliés du Golfe persique, a estimé de son côté Michael Wittner, analyste à la Société générale. Contrairement à d'autres membres de l'Opep, qui militaient ouvertement pour une baisse de la production, l'Arabie saoudite s'était montrée favorable à laisser agir les mécanismes du marché.
L'offre va donc rester abondante sur le marché mondial et, face à une demande à la peine, cette pléthore d'or noir fait chuter les prix, en baisse de plus de 35% depuis juin.
Même si l'Opep respecte le seuil de 30 millions de barils par jour, cette décision implique un surplus de peut-être 700.000 barils par jour en 2015, a souligné Tim Evans de Citi. Mais si on prend en compte les fluctuations saisonnières de consommation énergétique dans le monde, cela peut se traduire par un surplus de 1,2 million de barils par jour au premier trimestre, a-t-il ajouté. Trouver des acheteurs voulant bien absorber ce surplus et stocker autant de réserves nécessite une baisse des prix encore plus prononcée.