L'Opep tente de surmonter ses divisions avant une réunion cruciale
Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, arrivé ce mercredi dans la capitale autrichienne, s'est entretenu dans l'après-midi avec son homologue saoudien, opposé à une réduction du plafond, pour tenter d'arrondir les angles.
Nous avons eu une bonne discussion et nous n'avons pas seulement parlé d'une baisse (éventuelle du plafond, ndlr), mais aussi de la situation générale du marché et nos positions sont proches, a-t-il assuré à la presse, tout en soulignant que les consultations entre ministres allaient se poursuivre.
Pour autant, l'Arabie ne semble pas prête à un accord pour baisser le plafond de production du cartel, fixé depuis trois ans à 30 millions de barils par jour. M. Ali al-Nouaïmi a dans la matinée laissé entendre qu'il défendrait au contraire un maintien à ce niveau, en lançant à quelques journalistes que le marché finira bien par se stabiliser.
- Parler avec les non membres -
Tous les experts pensent qu'il y a une surabondance de l'offre sur le marché pétrolier, et l'an prochain il sera encore plus surapprovisionné, a mis en garde M. Zanganeh, appelant l'Opep à prendre une décision pour contrôler le marché, en souhaitant aussi une contribution des pays producteurs hors-Opep pour y parvenir.Un premier pas avait été fait la veille en ce sens : les ministres du Venezuela et de l'Arabie Saoudite, deux pays de l'Opep, avaient rencontré ceux de la Russie et du Mexique, non membres du cartel.
Si aucune baisse coordonnée de production n'avait été décidée lors de ces discussions à quatre, ils étaient convenus de se réunir de nouveau en février, et la compagnie publique russe Rosneft avait annoncé dans la foulée une baisse purement symbolique de sa propre production.
De son côté, le ministre vénézuelien des Affaires étrangères Rafael Ramirez, qui s'est entretenu séparément avec M. Zanganeh, s'est dit mercredi convaincu que l'Opep ferait ce qui est le mieux pour ses membres.
Les cours du pétrole brut ont chuté de plus de 30% depuis le printemps, tombant à leurs plus bas niveaux depuis quatre ans, en raison d'un déséquilibre grandissant entre l'offre et la demande.
D'un côté, la production mondiale a gonflé avec l'envolée de l'offre américaine de pétrole, grâce à l'exploitation de ressources non conventionnelles comme le pétrole de schiste.
De l'autre, les prévisions d'augmentation de la demande planétaire d'or noir ont été revues à la baisse ces derniers mois, en raison notamment de l'affaiblissement de la croissance dans des zones de consommation majeures, comme l'Europe et la Chine.
- Mieux respecter le plafond -
Au vu de ces déclarations, les cours du pétrole se sont stabilisés mercredi en fin d'échanges européens, les investisseurs hésitant à prendre position avant la décision de jeudi. Vers 17H00 GMT, le Brent cédait 3 cents par rapport à la veille, à 78,30 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (WTI) prenait 7 cents, à 74,16 dollars.
Compte tenu des dernières déclarations, il n'y a plus beaucoup de chances qu'une réduction de la production soit décidée lors de la réunion de l'Opep, ont estimé les analystes de la banque Commerzbank, avançant que faute de mieux, l'organisation pourrait s'engager à appliquer son plafond avec plus de discipline.
En octobre, l'Opep a produit au total 30,6 millions de barils par jour, d'après les calculs de l'Agence internationale de l'énergie, et 30,3 millions selon d'autres estimations citées par le cartel, ce qui lui laisse une certaine marge pour réduire l'offre sans avoir à modifier son plafond.
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