Le brut accélère son recul, après un nouveau bond des stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 114,80 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,83 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 3,09 dollars à 100,79 dollars.
Les prix du baril accentuaient leurs pertes après les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) fraîchement accueillis par le marché.
Le DoE a ainsi indiqué que les réserves de pétrole brut aux Etats-Unis avaient progressé de 3,8 millions de barils lors de la semaine achevée le 6 mai, une hausse plus de trois fois supérieure à ce qu'escomptaient les analystes.
Contre toute attente, les stocks d'essence ont eux aussi augmenté, de 1,3 million de barils, seuls les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) enregistrant un recul (-800'000 barils).
"La demande a été particulièrement médiocre pour la seconde semaine consécutive, et la montée des réserves d'essence est de mauvais augure" pour les semaines à venir, commentait Torbjorn Kjus, analyste de la banque DnB NOR.
"Si la demande ne rebondit pas nettement dans les prochaines semaines, cela va accroître la nervosité d'un marché déjà très fébrile, qui guette les moindres indices d'une destruction de la demande (en raison de cours pétroliers élevés). Il semble que les prix à la pompe commencent déjà à entamer la consommation d'essence", a-t-il souligné.
Un peu plus tôt mercredi, les chiffres de l'inflation chinoise avaient ravivé l'inquiétude du marché sur l'éventualité de nouveaux resserrements monétaires en Chine. Le géant asiatique a fait état d'une inflation à un niveau toujours élevé et supérieur aux attentes, à 5,3% en avril.
Ce chiffre laisse présager que "les autorités chinoises devront encore relever leurs taux d'intérêt pour ralentir la croissance économique, ce qui signifierait un ralentissement de la demande pétrolière pour le deuxième pays consommateur de brut dans le monde", relevait Peter Bassett, de Westhouse Securities.
Le net renchérissement de la monnaie américaine, face à un euro sous pression en raison d'un regain d'inquiétude sur la Grèce, accentuait par ailleurs la baisse des prix du baril, libellés en dollars et dont l'achat devenait moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.
Sur le front de l'offre, les opérateurs continuaient de surveiller le fleuve américain Mississipi, devenu six fois plus large que d'ordinaire ces derniers jours en raison de pluies diluviennes.
Cette crue menaçait mercredi au moins deux raffineries en Louisiane et plus de 1.750 puits de pétrole et de gaz, selon Bobby Jindal, gouverneur de cet Etat du sud des Etats-Unis.
Les prix de l'essence avaient fortement grimpé depuis lundi aux Etats-Unis, le marché redoutant des ruptures d'approvisionnement et des interruptions de production de raffineries en raison de la crue du Mississipi.