L'EIA ajuste à la baisse ses prévisions de prix du pétrole
Dans son rapport mensuel, l'agence, émanation du département de l'Energie, estime que le baril de brut s'échangera en moyenne à 103 dollars cette année sur le marché new-yorkais, contre une prévision à 106 dollars auparavant.
En mars et avril, elle avait revu le prix moyen en hausse de 13 dollars cumulés.
Pour l'année prochaine, l'EIA table sur un baril à 107 dollars, contre 114 jusqu'alors.
Tout en prenant acte de la déroute observée au cours de la première semaine de mai, durant laquelle le baril a lâché 17 dollars, l'agence table toujours sur un "resserrement" du marché pétrolier, "alors que la demande croissante en carburants dans les économies émergentes et le ralentissement de l'augmentation de l'offre dans les pays non-membres de l'Opep maintiennent une pression à la hausse sur les prix du pétrole".
L'EIA continuait de souligner les "incertitudes majeures" entourant ses prévisions, dont "les troubles persistants dans les pays producteurs et leur impact potentiel sur l'offre, les décisions de pays clés de l'Opep à l'égard de leur production en réponse à la croissance mondiale de la demande de pétrole, le rythme de la croissance économique, à la fois au niveau national (aux Etats-Unis, ndlr) et au niveau mondial".
La longue liste évoque également "les problèmes budgétaires de gouvernements nationaux et régionaux, et les efforts de la Chine pour répondre aux inquiétudes autour des taux de croissance et de l'inflation".
L'agence a revu en légère baisse de 100'000 barils par jour sa prévision de croissance de la consommation pour 2011, tablant sur une augmentation de 1,4 million de barils par jour, et laissé celle pour 2012 à 1,6 mbj supplémentaires.
Elle notait par ailleurs que les chiffres des stocks des pays de l'OCDE s'étaient révélés plus élevés qu'elle ne le prévoyait au premier trimestre de l'année.
Selon l'EIA, les capacités excédentaires de l'OCDE vont baisser dans les 18 prochains mois, mais moins que ce qu'avait annoncé l'agence dans son rapport précédent. Elle estime désormais que ces capacités vont passer de 3,9 mbj à la fin de 2010 à 3,6 mbj d'ici la fin de l'année, avant de chuter encore en 2012 à 3,1 mbj.
L'EIA base ses hypothèses sur un retour de la moitié de la production libyenne sur les marchés d'ici fin 2012.
Pour les seuls Etats-Unis, l'EIA prévoit une augmentation de la consommation de 140'000 barils par jour en 2011 (+0,7%) et de 170'000 b/j de plus en 2012, quand elle atteindra en moyenne 19,5 mbj.
Côté offre, la production du pays, qui avait progressé en 2010, devrait baisser de 20'000 b/j cette année, et de 60'000 b/j l'an prochain, en raison notamment du déclin du golfe du Mexique (Sud).