Le pétrole s'installe sous les 80 dollars à Londres
Vers 11H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 79,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 71 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 09H50 GMT, la référence européenne du brut a chuté jusqu'à 79,35 dollars, son plus bas niveau depuis le 29 septembre 2010.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 30 cents, à 76,89 dollars.
Des pressions à la baisse juste avant l'expiration (du contrat de décembre ce jeudi) combinées à des spéculations sur le fait que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne va pas réduire sa production sont les principaux facteurs de la chute du Brent, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
A deux semaines de la prochaine réunion du cartel, prévue le 27 novembre à Vienne, les pays membres ont affiché leurs divisions sur l'éventualité de diminuer leur offre pour enrayer la glissade des prix de l'or noir.
Ces derniers mois, l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, a réduit à plusieurs reprises ses prix de vente en Europe et en Asie et plus récemment aux États-Unis -- ce que les observateurs ont interprété comme une volonté de sauvegarder ses parts de marché plutôt que d'essayer d'équilibrer le marché.D'autres membres du cartel ont au contraire montré publiquement leur désaccord avec le niveau actuel des prix sur le marché, qui menace leurs finances publiques. Le Venezuela et l'Équateur ont ainsi annoncé récemment une démarche conjointe afin de protéger les prix, visant une certaine réduction de la production de l'Opep.
Comme le soulignaient les analystes de Commerzbank, les derniers commentaires mercredi du très écouté ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, n'ont pas permis de clarifier la position du chef de file du cartel.
Tout ce qu'il a dit est qu'il voulait un marché du pétrole stable, des prix solides et ne pas s'engager dans une guerre des prix. Autrement dit, tout serait bien aux yeux d'al-Nouaïmi si les prix se stabilisaient au niveau actuel, estimaient-ils.
D'ici au 27 novembre, les opérateurs de marché surveilleront la moindre déclaration des pays membres du cartel.
Par ailleurs, les investisseurs attendaient jeudi le rapport américain sur les stocks pétroliers aux États-Unis, qui est publié avec un jour de retard sur le calendrier habituel en raison d'un jour semi-férié mardi.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks de brut et d'essence auraient tous deux augmenté de 300.000 barils la semaine dernière.
Par contre, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient reculé de 1,6 million de barils.
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