Le brut en fort rebond, après son plongeon de la semaine dernière
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 113,37 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 4,24 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait de son côté 3,61 dollars à 100,79 dollars.
"Les cours du brut rebondissent vigoureusement et accélèrent leur hausse. Il semble que les investisseurs ont digéré les indicateurs et le plongeon de la semaine dernière", a commenté Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"Les opérateurs essayent de se remettre du choc subi jeudi (jour où les cours avaient dégringolé de quelque 10 dollars, ndlr). Les chiffres encourageants sur l'emploi américain vendredi ont rassuré un peu le marché, ravivant l'appétit pour les actifs plus risqués" et encourageant des achats à bon compte, a-t-elle expliqué.
Les cours du pétrole avaient dégringolé de plus de 15 dollars la semaine passée, une chute nourrie par des indicateurs médiocres aux Etats-Unis qui avaient exacerbé les inquiétudes du marché sur la robustesse de la reprise économique américaine.
Les chiffres officiels de l'emploi publiés vendredi aux Etats-Unis ont par contre révélé des embauches toniques, une publication de nature à rassurer le marché malgré une remontée surprise du taux de chômage.
"C'est une nouvelle semaine qui commence, et elle débute de façon plutôt prometteuse", relève Mme Sokou, notant que l'attention du marché se tourne désormais vers le marché des changes et l'évolution du dollar.
L'affaiblissement momentané du billet vert face à l'euro, en début d'échanges européens, a ainsi contribué à rendre plus attractifs lundi les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les prix du pétrole, en revanche, n'ont pas durablement souffert de la rechute de l'euro intervenue peu avant l'ouverture du marché new-yorkais, après une nouvelle dégradation de la note de la dette de la Grèce par l'agence de notation Standard and Poor's.
"Les ventes massives de la semaine dernière étaient une correction technique nécessaire, mais rien n'a vraiment changé du côté des fondamentaux", renchérissait Bjarne Schieldrop, expert de la banque suédoise SEB, estimant que les troubles dans le monde arabe devraient continuer de peser sur l'offre.
Cependant, les inquiétudes sur la solidité de la demande pétrolière face à des niveaux de prix élevés n'étaient pas pour autant dissipées.
"Les fondamentaux du marché n'ont pas été bouleversés en une semaine, mais nous avons maintenant une série d'indicateurs montrant que les prix du baril ne parviennent pas se maintenir durablement au-delà de 110 dollars, qu'ils affectent à la fois la demande et l'économie", confirmait Christophe Barret, de Crédit Agricole CIB.
Dans ce contexte, les chiffres des importations énergétiques de la Chine, publiés mardi, seront donc attentivement surveillés par le marché, tout comme les rapports mensuels de l'Opep et de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), attendus respectivement mercredi et jeudi.