La baisse du prix du pétrole pourrait ralentir les économies du Golfe
La baisse récente du prix des hydrocarbures, si elle se prolonge, pourrait avoir un impact significatif sur les indicateurs économiques et financiers de la région (...) et freiner la croissance économique, écrit S&P dans un rapport.
En moyenne, les revenus pétroliers des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) constituent 46% de leur PIB et les trois quarts de leurs exportations, selon le rapport.
Le PIB total de ces pays (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït) a atteint 1.640 milliards de dollars l'année dernière, selon le Fonds monétaire international (FMI).
S&P considère Bahreïn et Oman comme les plus vulnérables à une baisse des prix des hydrocarbures, et le Qatar et les Emirats arabes unis comme les moins vulnérables.
Les réserves de pétrole et de gaz des pays du Golfe sont des critères essentiels pour leur note souveraine mais la dépendance de leurs économies du secteur des hydrocarbures est aussi un élément important de vulnérabilité, souligne l'agence.Les projets d'infrastructure et le secteur privé seraient les plus affectés, selon la même source.
La baisse des recettes publiques peuvent aussi conduire à davantage d'efforts pour réduire les subventions à l'énergie, mais cela est susceptible d'affecter les industries qui en dépendent comme la pétrochimie.
Un haut responsable de la Banque mondiale a déclaré la semaine dernière que les pays du CCG, qui produisent le cinquième du pétrole brut dans le monde, dépensent plus de 160 milliards de dollars en subventions à l'énergie par an et a appelé à les réduire immédiatement.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a prévenu le mois dernier que les pays du CCG devraient faire face à des déficits budgétaires si la baisse récente des prix du pétrole persistait.
Les prix du pétrole ont perdu environ 30% depuis qu'il ont commencé à baisser en juin.
Les revenus des pays du CCG, qui proviennent à 90% du pétrole, ont plus que doublé en cinq ans, passant de de 317 milliards de dollars en 2008 à 756 milliards de dollars en 2012.
Ils ont légèrement diminué à 729 milliards l'an dernier, selon les estimations du FMI.
Selon le FMI, les pays du CCG ne seront pas grandement affectés à court terme, car ils peuvent puiser dans leurs réserves budgétaires massifs estimés à 2.450 milliards de dollars.