Le brut rebondit nettement, après son plongeon de la semaine dernière
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 112,37 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3,24 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait quant à lui de 2,91 dollars à 100,09 dollars.
Les cours du baril avaient dégringolé de plus de 15 dollars la semaine passée, à la suite d'indicateurs médiocres aux Etats-Unis qui avaient exacerbé les inquiétudes du marché sur la robustesse de la reprise économique américaine, mais aussi sur fond de renchérissement de la monnaie américaine.
Or, l'affaiblissement du billet vert face à l'euro profitait lundi aux achats de brut, libellés en dollars, et donc rendus plus attractifs aux investisseurs munis d'autres devises.
"Un dollar affaibli et la bonne tenue des marchés boursiers fournissent un soutien (aux prix du pétrole). En outre, certains acteurs de marché voient l'actuel niveau des prix comme une bonne opportunité d'effectuer des achats à bon compte", soulignaient les analystes de Commerzbank.
Les chiffres officiels de l'emploi publiés vendredi aux Etats-Unis ont par ailleurs révélé des embauches toniques, une publication de nature à rassurer le marché malgré une remontée étrange du taux de chômage.
"Les ventes massives de la semaine dernière était une correction technique nécessaire, mais rien n'a vraiment changé du côté des fondamentaux", renchérissait Bjarne Schieldrop, expert de la banque suédoise SEB.
Sur le front de l'offre, "la situation dans le monde arabe n'est absolument pas en train de s'améliorer. Les combats se poursuivent en Libye" et les mouvements de contestation se poursuivent en Syrie et au Yémen, observait-il.
Le Qatar a cependant exclu dimanche que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) puisse adopter lors de sa réunion de juin des mesures "spectaculaires" pour contrôler les prix du brut, dont les stocks et la production ont atteint selon lui des niveaux "sains".
Pour autant, "il est encore trop tôt pour voir les cours du pétrole remonter aux niveaux auxquels ils évoluaient avant leur plongeon de la semaine dernière", a averti Commerzbank.
"S'il est vrai que les fondamentaux du marché n'ont pas été bouleversés en une semaine, nous avons cependant maintenant une série d'indicateurs montrant que les prix du baril ne parviennent pas se maintenir à long terme au-delà de 110 dollars, et qu'ils affectent à la fois la demande et l'économie", confirmait Christophe Barret, de Crédit Agricole.
Les chiffres des importations énergétique de la Chine, publiées mardi, seront donc attentivement surveillées par le marché. Le géant asiatique est le deuxième consommateur de brut du monde après les Etats-Unis.
Les rapports mensuels de l'Opep et de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), attendus respectivement mercredi et jeudi, devraient ensuite fournir d'autres indications sur l'état et la croissance de la demande pétrolière mondiale.