Le pétrole rebondit après le rapport sur les stocks américains
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 83,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 45 cents par rapport à la clôture de mardi. La référence européenne du brut avait chuté vers 08H35 GMT à un plus bas en séance depuis le 21 octobre 2010, à 81,63 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,07 dollar, à 78,26 dollars.
Les prix du pétrole ont progressé grâce à un rapport américain sur les stocks pétroliers moins mauvais que prévu, signalait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Le département américain de l'Énergie (DoE) a en effet annoncé mercredi que les stocks de brut ont progressé de 500.000 barils, alors que les experts tablaient sur une augmentation plus prononcée (+2,2 millions de barils).
Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, reculé de 700.000 barils, enregistrant une baisse moins importante qu'escompté (-1,8 million de barils).Les stocks d'essence ont de leur côté diminué de 1,4 million de barils, une baisse plus importante que prévu par les experts qui misaient sur une diminution de 300.000 barils seulement.
Les investisseurs accueillaient donc positivement ce rapport sur les stocks américains, tandis qu'ils digéraient l'annonce d'une explosion sur un oléoduc en Arabie Saoudite.
Les cours de l'or noir se reprenaient après avoir fortement chuté ces derniers jours, dégringolant à des plus bas depuis 2010 à Londres et 2011 à New York.
Ils avaient été plombés par l'annonce d'une baisse des prix de vente de brut de l'Arabie saoudite aux États-Unis, que les observateurs ont interprété comme un nouveau signe que le chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se soucie plus de ses parts de marché que de l'équilibre du marché.
Pour Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets, les États-Unis et l'Opep se tiennent par la barbichette, attendant de voir qui baissera le premier sa production -- la dégringolade des prix du brut depuis quelques mois étant notamment attribuée à la surabondance d'offre sur le marché.
Selon les analystes de Barclays, les producteurs de pétrole de schiste seront probablement les premiers à être affectés par un environnement de bas prix, les pays de l'Opep ayant de bas coûts de production.
Aux États-Unis, l'exploitation du pétrole de schiste s'est fortement développée ces dernières années, conduisant à une importante hausse de la production de brut américaine depuis 2008.
L'offre du premier consommateur mondial de brut s'est ainsi élevée fin octobre à 8,972 millions de barils par jour (mbj), du jamais vu depuis janvier 1983. Depuis les plus bas hebdomadaires de 2008, la production américaine de brut a ainsi plus que doublé.
Même si les États-Unis n'exportent pas leur brut, cela déséquilibre le marché mondial en forçant leurs anciens fournisseurs à trouver d'autres débouchés sur un marché déjà bien approvisionné.
Depuis la mi-juin, les prix du pétrole ont chuté d'un peu moins de 30%, alors qu'ils évoluaient depuis 2011 dans une fourchette de prix relativement étroite (entre 100 et 120 dollars pour le Brent).