Le pétrole baisse toujours fortement après la baisse des prix saoudiens
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 82,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,37 dollars par rapport à la clôture de lundi. Vers 10H15 GMT, le Brent a glissé jusqu'à 82,08 dollars, un minimum depuis fin octobre 2010.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2,56 dollars, à 76,22 dollars. Il a même plongé vers 10H15 GMT jusqu'à 75,84 dollars, son plus bas niveau en séance depuis le 5 octobre 2011.
Le pétrole a repris sa tendance baissière, le WTI et le Brent atteignant des plus bas depuis plusieurs années. L'annonce que Saudi Aramco, la compagnie nationale de pétrole et de gaz d'Arabie saoudite, a baissé ses prix de vente aux États-Unis à une fois encore indiqué que le pays s'inquiète plus de la préservation de ses parts de marché que de la stabilisation des prix, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
L'Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a par contre baissé ses prix envers l'Europe et l'Asie, alors que l'hiver devrait être synonyme d'un rebond de la demande.
Aux États-Unis, les Saoudiens doivent rivaliser avec le pétrole de schiste, dont l'exploitation a fortement progressé ces dernières années, conduisant à une importante hausse de la production américaine -- qui s'établissait fin octobre à près de 9 millions de barils par jour, au plus haut depuis 30 ans.La décision de l'Arabie Saoudite de réduire le coût du baril de pétrole pour les consommateurs américains ne surprend pas vraiment. Le pays est engagé dans une stratégie ambitieuse de sécurisation et de conquête de ses parts de marché à l'international, aux États-Unis et en Asie notamment, estimait Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Les investisseurs s'inquiétaient donc d'une guerre des prix entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui doivent se réunir à Vienne à la fin du mois (27 novembre).
Le secrétaire général du cartel, Abdallah El-Badri, a pourtant nié la semaine dernière à Londres toute guerre des prix au sein de l'Opep.
Il a également prévenu que la production du cartel en 2015 serait similaire à celle de 2014 (soit autour de 30 millions de barils par jour) alors que les marchés s'inquiètent depuis des mois de la surabondance d'offre sur le marché.
En raison de ce surplus d'offre et d'une économie mondiale incertaine, les cours mondiaux du brut sont englués dans une tendance baissière depuis leur pic de la mi-juin (quand le Brent et le WTI avaient enregistré des plus hauts en 9 mois) et ont perdu un peu plus de 28% de leur valeur à Londres comme à New York depuis cette date.
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