Le pétrole finit à son plus bas à New York depuis 2012
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre a reculé de 1,76 dollar, à 78,78 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il s'agit de son plus bas niveau en clôture depuis le 28 juin 2012.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 84,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,08 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Le marché s'est nettement cassé la figure, plombé comme le reste des matières premières par le dollar fort et par des craintes sur un tassement de l'économie mondiale, particulièrement en Chine, a commenté Oliver Sloup, de iiTrader.
Le billet vert évoluait lundi à des niveaux plus vus depuis août 2012 face à l'euro et décembre 2007 face au yen. Or un dollar plus fort décourage les acheteurs de brut munis d'autres devises, car le baril libellé dans la monnaie américaine devient plus cher pour eux.
Côté indicateurs, en Chine, un indice PMI d'activité publié par la banque HSBC a montré que la croissance de la production manufacturière chinoise a peu progressé par rapport à septembre, et en zone euro, un indicateur manufacturier a été révisé à la baisse.- A la recherche d'un plancher -
Le recul du marché a été accentué par la publication après la mi-séance par l'Arabie saoudite, le chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -- via sa compagnie pétrolière Saudi Aramco -- de sa grille de prix à l'exportation pour décembre, a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En effet, s'ils ont relevé la gamme de prix du brut allant vers l'Asie, les prix du pétrole acheminé vers l'Europe et les Etats-Unis ont été baissés , a-t-il noté.
Cela montre que l'Arabie saoudite veut adopter une politique de réduction des prix pour préserver ses parts de marché face au boom de la production des Etats-Unis, et qu'elle n'est pas très intéressée par l'idée de réduire sa production pour faire monter les prix, a-t-il poursuivi.
Or, sur fond de forte abondance de l'offre et d'une économie mondiale incertaine, les cours mondiaux du brut sont englués dans une tendance baissière depuis leur pic de la mi-juin qui leur a ôté à Londres comme à New York plus du quart de leur valeur, jusqu'à 35% pour le WTI.
Jusqu'ici, il semble que les membres du cartel ont sans prévenir rendu prioritaires leurs parts de marché plutôt que l'équilibre du marché mondial du pétrole, a jugé Tamas Vargas, du courtier PVM, selon qui il n'y aura pas de réduction crédible de la production à la réunion de l'Opep du 27 novembre.
Le marché reste à la recherche d'un plancher à partir duquels ses prix pourront rebondir, a noté Gene McGillian, de Tradition Energy.
Pour Oliver Sloup, beaucoup s'attendent à ce que les prix descendent encore jusqu'à 75 dollars pour le WTI.
La morosité ambiante a fini par avoir raison du soupçon de bonne humeur observé en début de séance new-yorkaise, qui avait permis au WTI de débuter la journée dans le vert.
Aux Etats-Unis en effet, les perspectives restent plus roses qu'ailleurs pour la demande, notait-on, en raison de la vigueur économique du pays, de la reprise progressive de l'activité des raffineries et d'un besoin énergétique croissant sur fond de vague de froid précoce dans le nord-est américain.
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