Le pétrole recule à cause du renforcement du dollar
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 86,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 85 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 87 cents à 81,33 dollars.
Les prix du pétrole ont effacé leur gains de la veille (...). C'est le dollar plus fort qui met sous pression les cours du pétrole, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Le dollar a été dopé par la fin du programme de rachats d'actifs de la Fed, annoncée comme prévu mercredi.
Depuis deux ans, la Fed a injecté quelque 1.600 milliards de dollars dans le système financier à travers ce troisième volet de soutien monétaire exceptionnel, ce qui pénalisait le dollar en diluant sa valeur.La devise américaine a donc bien accueilli la fin de ce programme et évoluait jeudi à ses plus hauts niveaux depuis le 6 octobre face à l'euro et au yen.
De plus, le dollar était soutenu par la perspective de voir la Fed relever ses taux d'intérêt plus tôt qu'anticipé si les progrès de l'inflation et de l'emploi s'accéléraient. Une hausse de taux rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc renforcerait son attrait pour les investisseurs, faisant grimpent ses cours.
Un billet vert plus fort pénalise les matières premières libellées dans la devise américaine en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
Les cours du brut effaçaient ainsi les gains engrangés mercredi grâce à une hausse moins forte que prévu des stocks américains et une nette baisse des réserves de produits distillés la semaine dernière aux États-Unis.
Mais les fondamentaux du marché restaient négatifs pour les cours du brut, car la croissance de l'offre hors-Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) est maintenant systématiquement plus forte que la croissance de la demande, pointait David Hufton, analyste chez le courtier PVM.
De plus, le secrétaire général de l'Opep Abdallah El-Badri a indiqué mercredi que la production de l'Opep en 2015 serait similaire à celle de 2014 (qui tourne autour de l'objectif du cartel à 30 millions de barils par jour).
Cette déclaration suggère qu'il n'y aura pas de décision sur une réduction de production à la réunion de l'Opep le 27 novembre. La surabondance d'offre qui peut donc être attendue en 2015 rend toute reprise des prix peu probable l'année prochaine, estimaient les experts de Commerzbank.